On aurait pu penser que les marchés se seraient habitués à la rhétorique belliciste des grandes banques centrales. Ce n'est manifestement pas le cas.

Dans la nuit, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a confirmé qu'une hausse des taux d'un demi-point était "sur la table" lors de la réunion de mai de la Fed, tandis que d'autres responsables ont évoqué la possibilité d'un mouvement de 75 points de base.

Catherine Mann, de la Banque d'Angleterre, a déclaré que les coûts d'emprunt devraient probablement augmenter davantage, tandis que les remarques bellicistes de membres moins bellicistes du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne ont à nouveau modifié l'orientation des marchés obligataires.

Les marchés monétaires tablent sur un demi-point de la Fed en mai et sur un resserrement total de 80 points de base de la BCE d'ici la fin de l'année.

Où cela laisse-t-il les marchés ? Les rendements obligataires européens et américains testent de nouveaux sommets, alors que la bourse de Londres démarre. Après une chute des marchés boursiers en Asie, les contrats à terme sur actions laissent présager une faiblesse en Europe et à Wall Bourse.

Donc, à la question de savoir si l'attitude de plus en plus agressive des banques centrales déclenche un fort ralentissement ou une contraction économique.

Les indices flash des directeurs d'achat (PMI) publiés vendredi dans le monde entier pourraient proposer des indices, d'autant plus qu'ils ont fait preuve de résilience face à la guerre en Ukraine et aux nouveaux coups portés à la chaîne d'approvisionnement.

Les responsables de la fixation des taux, confrontés à une inflation galopante, pourraient choisir d'adopter la politique du moindre regret - une expression utilisée par la Banque de réserve de Nouvelle-Zélande la semaine dernière après avoir relevé ses taux de manière agressive de 50 points de base.

En bref, il vaut mieux lutter contre l'inflation maintenant en augmentant fortement les taux, et risquer une petite récession, que de devoir augmenter davantage les taux plus tard et risquer une plus grande récession. Le temps sera le juge.

Les PMI résilients seront mis à l'épreuve https://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/mkt/gdvzyawdwpw/PMIS2204.PNG

Développements clés qui devraient fournir plus de direction aux marchés vendredi :

- Les prix à la consommation du mois de mars au Japon augmentent au rythme le plus rapide depuis plus de 2 ans.

- Les PMI flash de S&P Global partout

- Le Français Macron consolide son avance dans les sondages après un clash télévisé

- Les ventes au détail britanniques chutent en raison de l'inflation.

- Le premier ministre britannique Johnson fera l'objet d'une enquête pour outrage, ce qui ravive les doutes sur son leadership.

- Réunion du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale

- La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s'exprime

- Résultats européens : ASML, EssilorLuxotica, Renault, SAP, Volvo,

- Schlumberger, American Express, Newmont Mining, Verizon, Kimberley Clark