Ces faits suggèrent que les sociétés continuent à surévaluer leurs transactions commerciales comme moyen de contourner les contrôles de capitaux. Les contrôles sont en effet très stricts en ce qui concerne l'argent ramené en Chine.

"Il y a des signes d'apparition récente de transactions commerciales truquées", écrit le journal financier.

L'administration des douanes a annoncé que les exportations avaient augmenté de 11,6% en octobre sur un an, alors que leur hausse avait été de 15,3% en septembre. Mais le chiffre d'octobre est toutefois légèrement supérieur aux attentes. Les importations ont pour leur part augmenté de 4,6% en octobre, alors qu'elle avaient crû de 7% en septembre.

Au total, la Chine a dégagé un excédent commercial de 45,4 milliards de dollars en octobre, pratiquement au plus haut.

Ces interrogations sur la fiabilité des chiffres du commerce extérieur font suite à des questions similaires à propos des chiffres de septembre, ce qui induit que les exportations nettes n'ont pas soutenu autant qu'on le pensait le produit intérieur brut (PIB) du troisième trimestre.

Cela montre aussi les signes persistants de fragilité de la deuxième puissance économique mondiale.

Les données de septembre montraient un écart important entre ce que la Chine disait voir exporté vers Hong Kong et ce que Hong Kong disait avoir importé du continent.

Les économistes suggèrent le niveau élevé des prix des métaux précieux en fait le moyen le plus pratique pour des manipulations commerciales, écrit Shanghai Securities News.

Dans les chiffres d'octobre, les données des douanes montrent que les exportations de la Chine en métaux précieux et joaillerie ont bondi de 187% sur un an. Le rythme s'est toutefois ralenti par rapport au bond de 678% donné pour septembre.

Lian Ping, chef économiste chez Bank of Communications à Shanghai, explique que les réformes en cours en Chine, et notamment la prochaine liaison boursière entre les Bourses de Shanghai et de Hong Kong, attirent l'argent spéculatif sur le continent, rapporte le journal.

"Bien qu'il n'y ait pas de chiffre absolu pour le prouver, certaines données sont vraiment suspectes", estime Lian Bing.

La sous-performance économique de la Corée du Sud et des pays de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) signifie que la demande importatrice de ces pays pour les marchandises en provenance de Chine ne devrait pas être aussi forte que ce qui est rapporté, estime Lian Bing.

La décote qui s'est élargie récemment entre le yuan chinois sur le marché à Hong Kong par rapport au marché de Shanghai pourrait aussi avoir déclenché des activités d'arbitrage, ont indiqué les économistes au Shanghai Securities News.

(Lu Jianxin et Tham Engen, Danielle Rouquié pour le service français)