CARACAS, 2 février (Reuters) - Les partisans du chef de file de l'opposition vénézuélienne Juan Guaido, qui s'est autoproclamé chef d'Etat par intérim il y a dix jours, vont protester samedi dans plusieurs villes du Venezuela contre le président Nicolas Maduro, qui apparaît de plus en plus isolé.

Ces manifestations sont organisées à la vielle de l'expiration d'un ultimatum lancé à Nicolas Maduro par plusieurs pays européens, qui ont demandé au dirigeant socialiste d'annoncer de nouvelles élections sous peine de reconnaître la légitimité de Juan Guaido.

D'après des sources diplomatiques, plusieurs membres de l'Union européenne, comme la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Espagne, devraient reconnaître à compter de lundi Juan Guaido comme président du Venezuela, suivant ainsi l'exemple des Etats-Unis.

La majorité des autres pays de l'UE devraient apporter leur soutien à Guaido tout en évitant d'utiliser explicitement les termes "reconnaissance" et "reconnaître".

"Rendez-vous dans la rue demain, Venezuela", a déclaré Juan Guaido dans une vidéo diffusée vendredi sur Twitter.

"Les choses avancent bien", a-t-il souligné.

Nicolas Maduro va lui aussi prendre part à un rassemblement, organisé en l'honneur du 20e anniversaire de l'arrivée au pouvoir du président défunt Hugo Chavez.

Maduro, intronisé le 10 janvier après sa réélection contestée en mai dernier, a dit cette semaine être prêt à dialoguer avec l'opposition, avec la participation de médiateurs internationaux.

Cette hypothèse a été écartée par le vice-président américain, Mike Pence, lors d'un rassemblement organisé vendredi en Floride pour marquer le soutien des Etats-Unis et des ressortissants vénézuéliens à Juan Guaido.

Il n'est plus l'heure de négocier mais d'agir, a-t-il dit, "pour mettre fin une fois pour toute à la dictature" de Maduro.

La France, l'Allemagne et l'Espagne ont annoncé samedi dernier qu'elles reconnaîtraient Juan Guaido comme "président par intérim" si Nicolas Maduro n'annonçait pas de nouvelles élections dans un délai de huit jours, soit d'ici dimanche. (Brian Ellsworth; Jean Terzian pour le service français)