(Actualisé avec échauffourées)

MANAMA, 19 avril (Reuters) - Des échauffourées ont éclaté vendredi à Bahreïn entre des jeunes opposants et la police après qu'une dizaine de milliers de personnes ont défilé pour réclamer des réformes, profitant de l'attention qui entoure le Grand Prix de Formule Un, disputé dimanche dans le royaume.

La manifestation, qui avait été autorisée, a rassemblé aussi bien des hommes que des femmes et des enfants, qui ont brandi le drapeau national, des roses ou encore des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "J'aime Bahreïn". Parmi les revendications figurait également la libération de militants de l'opposition.

Les opposants à la dynastie sunnite des Khalifa ont défilé en chantant "Nous rejetons la loi tyrannique", "Avec notre âme, avec notre sang, nous nous sacrifions pour toi Bahreïn".

La marche s'est déroulée dans le calme jusqu'au point de ralliement. C'est alors que des dizaines de jeunes, qui se tenaient à quelques centaines de mètres de là, ont affronté les forces de sécurité, qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes.

Les jeunes, dont la plupart portaient des masques blancs et noirs, ont brûlé des boîtes en carton, une poubelle et des pneus, bloquant une route. Les tirs de gaz lacrymogènes ont peu après provoqué leur dispersion.

Des échauffourées entre opposants et forces de l'ordre avaient également eu lieu la nuit précédente, selon la BBC. Entre 2.000 et 3.000 manifestants ont défilé jeudi à Karzakkan, un village proche du circuit de Sakhir, au sud-ouest de Manama, la capitale, où se déroulera le Grand Prix de F1.

Interrogé par Reuters, un fonctionnaire de l'Etat a estimé qu'une écrasante majorité de Bahreïnis était opposée au Grand Prix, et que les retombées financières de la course ne bénéficiaient qu'à un petit nombre de personnes.

En 2011, en plein "printemps arabe", le Grand Prix avait dû être annulé après des manifestations portées essentiellement par la majorité chiite et réprimées par le régime. On avait recensé au moins 35 morts. L'an dernier, malgré de nouvelles violences, l'épreuve avait pu être disputée. (William Maclean et Alexander Dziadosz; Jean-Stéphane Brosse et Hélène Duvigneau pour le service français)