MADRID, 23 septembre (Reuters) - La crise politique autour du projet de référendum sur l'indépendance de la Catalogne s'est focalisée samedi sur le contrôle des forces locales de police.

Le procureur de l'Etat en Catalogne, représentant Madrid, a annoncé samedi que l'ensemble des forces de police, nationale ou régionale, déployées dans la province étaient temporairement placées sous la même chaîne de commandement dépendant directement du ministère de l'Intérieur à Madrid.

Mais la Généralité de Catalogne, l'exécutif régional, a rejeté cette décision, expliquant que les Mossos d'Esquadra, la police catalane, ne se plieraient pas à cette injonction.

"Nous dénonçons l'intervention de l'Etat visant à contrôler les forces de police de Catalogne (...) Nous n'accepterons pas ce contrôle", a déclaré à la télévision Joaquim Forn, conseiller à l'Intérieur du gouvernement autonome.

La loi espagnole autorisant la police nationale à prendre le contrôle d'une force de police d'une communauté autonome dans le cadre d'une opération conjointe, il n'est pas évident que Barcelone puisse s'opposer à la décision annoncé par Enric Millo, représentant du gouvernement central en Catalogne.

"Nous ne prenons pas en charge les compétences de police du gouvernement régional", a souligné ce dernier, précisant qu'il s'agissait d'une "coordination" directe des Mossos d'Esquadra par le ministère espagnol de l'Intérieur.

D'après le quotidien catalan La Vanguardia, cette disposition devrait rester en application au moins jusqu'au 1er octobre, date du référendum que veulent organiser les autorités catalanes en dépit de l'interdiction de la consultation par la Cour constitutionnelle espagnole.

Les Mossos, abolis sous la dictature de Francisco Franco, sont l'un des symboles de l'autonomie de la Catalogne et plusieurs organisations indépendantistes ont appelé à des manifestations dimanche dans le centre de Barcelone.

Entre 3.000 et 4.000 membres de la police espagnole et de la garde civile ont été envoyés ou sont en train d'arriver en renfort en Catalogne pour assurer le maintien de l'ordre aux côtés des 5.000 membres de la garde civile déjà sur place et des 17.000 policiers des Mossos d'Esquadra. (Julien Toyer et Tomás Cobos; Henri-Pierre André pour le service français)