PARIS, 15 avril (Reuters) - Emmanuel Macron a défendu dimanche l'évacuation des derniers "zadistes" de Notre-Dame-des-Landes porteurs selon lui d'un "projet de désordre" et d'idées "fumeuses" plutôt que de projets agricoles.

"Nous avons rétabli l'ordre public", a assuré le président de la République lors d'une interview de plus de deux heures à BFM TV, RMC et Mediapart, évoquant l'évacuation de la route départementale traversant la "zone à défendre" de l'ancien site du projet d'aéroport abandonné, "et toute une partie autour de celle-ci ou il n'y avait aucun projet réel et uniquement des occupations illégales du domaine public".

Dans le cadre d'une phase de concertation suivant la fin des évacuations, des formulaires ont été mis à la disposition des personnes, même éventuellement expulsées, souhaitant développer un projet agricole individuel (et non collectif) sur le site, formulaires devant être remplis d'ici le 23 avril.

"Nous laissons ce délai complémentaire pour ceux qui ont un projet", a déclaré Emmanuel Macron, "à l'issue de ce délai, tous ceux qui doivent être évacués seront évacués, parce que le mandat qui est le mien, c'est que l'ordre public doit être respecté."

Le chef de l'Etat a en outre estimé que certains des zadistes, présents de longue date à Notre-Dame-des-Landes, s'étaient toujours refusés à formaliser une exploitation agricole, par exemple sous la forme d'une coopérative (Scop).

Il a ainsi réfuté des "arguments de valeur" quant à "ces gens qui sont là depuis parfois plus dix ans, qui ont refusé, parce que leur projet n'est pas un projet agricole, c'est un projet de désordre". Il a fait en outre le portrait de "gens qui ont une idée formidable, une idée fumeuse, qui paient pas de salaires, qui ne se conforment à aucune règle".

"C'est occuper le domaine public illégalement quand il n'y a plus aucune raison, ce n'est pas l'ordre républicain", a-t-il conclu, promettant que l'ordre serait fait et dénonçant des atteintes "inadmissibles" aux forces de l'ordre à l'heure où une soixantaine de gendarmes ont été blessés dans les opérations.

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)