Rae Wee fait le point sur les marchés européens et mondiaux pour la journée à venir.

Les investisseurs en Europe commenceront la semaine dans l'incertitude quant aux perspectives des taux d'intérêt mondiaux et au paysage politique de la région.

Le président français Emmanuel Macron a jeté les dés sur son avenir politique dimanche, en convoquant des élections législatives anticipées pour la fin du mois après avoir été battu lors du scrutin sur l'Union européenne par le parti d'extrême droite de Marine Le Pen.

Cette annonce choc est intervenue alors que le Parlement européen a pris un virage à droite à l'issue d'un scrutin de quatre jours qui s'est achevé dimanche, avec davantage de nationalistes eurosceptiques et moins de libéraux et de Verts.

LES NERFS DES MARCHÉS

Les marchés ont pris la nouvelle en grippe et ont réagi en faisant tomber l'euro à son plus bas niveau depuis un mois, tandis que les contrats à terme sur les actions EUROSTOXX 50 et les contrats à terme sur les obligations françaises ont également enregistré des pertes.

Bien que la monnaie commune et les actifs de la zone euro aient été largement protégés par une baisse de l'euroscepticisme par rapport aux élections des années 2010 et du début des années 2020, les derniers développements pourraient servir de rappel à l'ordre.

Lorsque les marchés européens ouvriront lundi, les investisseurs se concentreront probablement sur l'écart entre le rendement des obligations d'État italiennes à 10 ans et celui des obligations allemandes de référence, souvent utilisé comme baromètre de l'appétit pour le risque dans la région.

L'ANGLE DES TAUX

Dans l'ensemble du marché, les traders ont continué à subir les effets d'un rapport sur l'emploi américain exceptionnel, avant la réunion de juin de la Réserve fédérale cette semaine.

La hausse des taux d'intérêt qui a fait grimper les actions mondiales la semaine dernière s'est rapidement arrêtée et a laissé les actions asiatiques en difficulté lundi, bien que les échanges aient été réduits en raison des jours fériés en Australie, en Chine, à Hong Kong et à Taïwan.

Alors qu'il est presque acquis que les décideurs de la Fed réduiront leurs projections de trois réductions de taux cette année lorsqu'ils annonceront leur décision sur les taux mercredi, la question est de savoir de combien.

Les contrats à terme indiquent qu'un assouplissement d'environ 36 points de base est prévu pour cette année, et les chances d'une réduction des taux avant les élections restent un jeu de pile ou face.

La Fed mise à part, la Banque du Japon se réunit également cette semaine, et l'on s'attend à ce que la banque centrale annonce une réduction de ses achats massifs d'obligations.

Cela pourrait offrir un peu de répit au yen, qui avait encore du mal à dépasser le niveau de 157 dollars par rapport à un billet vert en pleine résurgence lundi.

Principaux développements susceptibles d'influencer les marchés lundi :

- Indice Sentix de la zone euro (juin)

- Réouverture des adjudications de dette publique française à 3 mois, 6 mois et 11 mois

- Réouverture des adjudications de dette publique allemande à 3 mois et 9 mois