Un aperçu de la journée à venir sur les marchés asiatiques.

Le retournement tardif et brutal de Wall Street jeudi, déclenché par les commentaires d'un responsable de la Fed américaine selon lesquels les taux d'intérêt pourraient ne pas être abaissés cette année, semble aigrir l'humeur des marchés asiatiques vendredi, malgré une baisse du dollar et des rendements obligataires américains.

Le S&P 500, qui était resté dans le vert pendant la majeure partie de la journée de jeudi, a fini par enregistrer sa plus forte perte en près de deux mois après les propos de Neel Kashkari, président de la Fed de Minneapolis.

Les actions asiatiques ont toutefois bien résisté ces derniers temps. Elles sont peut-être restées à la traîne des indices de référence américains, japonais et mondiaux cette année, mais cela fait deux mois que l'indice MSCI Asia ex-Japan n'a pas connu trois jours de baisse consécutifs.

La géopolitique peut également peser sur les actions et soutenir les obligations. Jeudi, le président Joe Biden a menacé de modifier la politique de Washington à l'égard d'Israël si ce dernier ne protège pas les travailleurs humanitaires et les civils à Gaza.

Plusieurs événements susceptibles d'influencer le marché figurent au calendrier régional de vendredi, notamment les données sur l'inflation aux Philippines et en Thaïlande, le commerce australien, la consommation des ménages japonais et la réunion de politique générale de la Banque de réserve de l'Inde.

La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, se trouve également en Chine pour une série de réunions avec les principaux responsables économiques chinois au cours des prochains jours, les tensions commerciales étant au cœur de ces réunions.

Mme Yellen devrait déclarer que l'afflux de produits chinois sur les marchés mondiaux est trop important pour que le monde puisse l'absorber, et souligner que cette situation est également malsaine pour la Chine. Il reste à voir dans quelle mesure Pékin est réceptif à ses préoccupations.

Le taux de change de la Chine continue d'attirer l'attention. Le dollar/yuan offshore s'est échangé au-dessus de la limite supérieure de la fourchette quotidienne de la banque centrale pendant 10 jours, tandis que le dollar/yuan onshore se rapproche de cette limite.

L'écart qui s'était fortement creusé il y a dix jours se réduit, mais reste perceptible.

Un calme inquiétant s'est installé sur le yen, les opérateurs restant en alerte sur l'intervention japonaise.

Le gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, a indiqué que la banque centrale pourrait à nouveau relever ses taux si les mouvements des taux de change entraînaient une hausse de l'inflation, a rapporté le journal Asahi.

Le principal événement du calendrier en Asie vendredi est la décision de la Banque de réserve de l'Inde. Les 56 économistes interrogés par Reuters s'attendent à ce que le taux repo reste inchangé à 6,50 %.

Il y a moins de consensus sur la date de la première réduction, neuf sur 52 disant le prochain trimestre, 24 le troisième trimestre, 17 le quatrième trimestre et les autres s'attendent à une réduction plus tardive. .

Par ailleurs, le premier ministre indien Narendra Modi, confiant dans sa capacité à remporter les élections nationales qui débuteront ce mois-ci, s'est fixé l'objectif ambitieux de doubler l'économie et les exportations au cours de cette décennie, selon un document gouvernemental consulté par Reuters.

Voici les principaux développements qui pourraient orienter les marchés vendredi :

- Réunion de la banque centrale indienne

- Inflation en Thaïlande (mars)

- Inflation aux Philippines (mars)