PEKIN, 5 avril (Reuters) - Les équipes de recherche ont "bon espoir mais ne sont en aucun certaines" que le signal détecté par un bateau chinois dans l'océan Indien soit celui des boîtes noires du vol MH370 des Malaysia Airlines disparu le 8 mars, a souligné samedi le Premier ministre australien Tony Abbott

Selon l'agence de presse Chine nouvelle, le détecteur qui équipe le navire Haixun 01 a capté à environ 25 degrés de latitude sud et 101 degrés de longitude un signal sur une fréquence de 37,5 kHz, la même que celle des boîtes noires.

Un avion de l'armée chinoise a par ailleurs repéré plusieurs objets blancs flottant dans la zone des recherches, ajoute l'agence.

"Il s'agit des recherches les plus difficiles de l'histoire de l'humanité. Nous cherchons un avion qui se trouve au fond d'un océan très profond et c'est une zone très, très vaste. Nous devons faire très attention à ne pas tirer de conclusions trop hâtives", a déclaré Tony Abbott, s'adressant à la presse au cours d'une visite à Tokyo.

Une douzaine d'avions et 13 bateaux participent aux recherches dans une zone de 217.000 km2 située à 1.700 km au nord-ouest de Perth, en Australie, où le Boeing 777 se serait abîmé le 8 mars avec 239 personnes à bord, dont 153 Chinois et quatre Français.

Le temps presse puisque le système de localisation des boîtes noires est alimenté par des batteries dont la durée de vie est d'environ un mois.

UNE FRÉQUENCE TRÈS SPÉCIFIQUE

Pour Anish Patel, président de Dunkane Seacom, la firme de Floride qui a fabriqué l'appareil de détection des boîtes noires, la fréquence de 37,5kHz est très spécifique. "On ne la trouve pas dans le bruit de fond de l'océan, provenant par exemple des baleines ou d'autres mammifères marins", a-t-il expliqué.

"Les caractéristiques relevées correspondent aux boîtes noires", confirme également Angus Houston, directeur de l'agence australienne chargée de la coordination des recherches, dans un communiqué.

"Cependant, il n'y a pour l'heure aucune confirmation qu'il y ait un lien entre le signal et les objets, d'une part, et l'avion disparu", ajoute-t-il.

Cela fera 30 jours lundi que l'avion a disparu des radars de l'aviation civile, une heure après son décollage de Kuala Lumpur à destination de Pékin.

Le Boeing a ensuite été brièvement repéré par un radar militaire de l'autre côté de la Malaisie, loin de son plan de vol, et l'analyse de données automatiquement échangées avec un satellite a conduit les enquêteurs à conclure que l'avion s'était abîmé au large de l'Australie plusieurs heures plus tard.

Les autorités malaisiennes ont été taxées de rétention d'information et leur gestion des recherches leur a valu de vives critiques, notamment de la part de la Chine.

Kuala Lumpur a annoncé samedi l'ouverture d'une enquête formelle sur la disparition de l'avion à laquelle l'Australie, les Etats-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne et la France pourraient être associés.

En règle générale, ce type d'enquête ne débute qu'après la découverte de l'appareil, mais certains craignaient que les investigations informelles menées par la Malaisie ne répondent pas aux normes légales fixées par les Nations unies. (Avec Tim Hepher à Paris, Siva Govindasamy et Niluksi Koswanage à Kuala Lumpur et Jane Wardell à Sydney; Pierre Sérisier, Simon Carraud et Jean-Philippe Lefief pour le service français)