Brasilia (awp/afp) - Avant même son arrivée pour une visite d'Etat en Chine, le président Lula y a dépêché son ministre de l'Agriculture afin de discuter de nouvelles opportunités commerciales avec ce premier client de l'agronégoce du Brésil.

Luiz Inacio Lula da Silva ne part en Chine que dimanche, mais son ministre Carlos Favaro est sur place depuis mercredi, à la tête d'une centaine de représentants de ce puissant secteur.

Le président de 77 ans devait initialement quitter le Brésil samedi mais a dû reporter son départ d'une journée en raison d'une "pneumonie légère", a annoncé tôt vendredi le palais présidentiel.

La Chine "est la première destination des exportations de l'agronégoce brésilien" et a absorbé l'an dernier, 31,9 % des ventes du secteur à l'étranger, selon les données du ministère de l'Agriculture.

Le pays asiatique est le principal acheteur de six des dix produits agricoles les plus exportés par le Brésil, parmi lesquels le soja, la viande bovine et la viande de poulet.

L'an dernier, le Brésil a ainsi exporté 78,7 millions de tonnes de soja en grains, dont 53,6 millions vers la Chine, indique à l'AFP l'Association brésilienne des industries des huiles végétales (Abiove), dont le président s'est rendu en Chine.

L'organisation négocie avec le géant asiatique un accord relatif à la vente de tourteau de soja, qui permettra au Brésil "d'exporter un produit à plus forte valeur ajoutée vers la Chine", souligne l'Abiove.

Pour cela, les deux pays doivent encore se mettre d'accord sur un protocole sanitaire et phytosanitaire. "Nous allons montrer que le Brésil est un fournisseur fiable de soja et de ses (produits) dérivés", ajoute l'association, qui prévoit pour 2023 des exportations de l'oléagineux à hauteur de 92,3 millions de tonnes à travers le monde, sans détailler la quantité destinée à la Chine.

Le Brésil a par ailleurs exporté 2,3 millions de tonnes de viande bovine en 2022, dont près de la moitié vers la Chine, pour 8 milliards de dollars.

Les ventes au pays asiatique étaient suspendues depuis fin février en raison d'un cas atypique de vache folle au sein d'un élevage de l'État septentrional du Para mais cet embargo a finalement été suspendu jeudi, a annoncé Carlos Favaro depuis la Chine.

L'an dernier, le géant sud-américain a également exporté 4,8 millions de tonnes de viande de poulet, dont 540.500 tonnes vers la Chine, principale destination du produit.

Également représentée au sein de la délégation en Chine, l'Association brésilienne de protéine animale (ABPA) a indiqué à l'AFP vouloir notamment "accroître" le nombre d'usines de transformation de viande et d'entrepôts habilités à fournir la Chine.

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