Cette décision a été prise sur la base d'un audit indépendant effectué par Richard Hooper, un ancien médiateur, qui conclut à la nécessité d'injecter des fonds privés dans Royal Mail pour assurer la survie de ce service public.

"Il (Hooper) décrit une situation très claire. Royal Mail est confronté à un ensemble de défis potentiellement mortels: baisse du volume du courrier, investissements faibles, manque d'efficacité et une situation financière très délicate concernant les retraites", a déclaré dans un communiqué le ministre de l'Industrie, Vince Gable.

"Nous proposerons une nouvelle loi à l'automne. Elle s'inspirera largement de l'analyse et des propositions de Hooper et des objectifs plus généraux du gouvernement, y compris la nécessité pour les employés d'avoir une véritable participation dans l'avenir du secteur", a-t-il ajouté.

Selon Hooper, le volume de courrier traité par la poste devait diminuer de 40% dans les cinq années à venir en raison du recours de plus en plus grand aux courriels et aux SMS.

Le déficit de la caisse de retraite de Royal Mail ne cesse de s'aggraver et a atteint huit milliards de livres (9,7 milliards d'euros) en mars cette année.

Les services postaux d'Etat subissent en outre une concurrence de plus en vive de la part de groupes privés tels que UK Mail et TNT, une firme spécialisée dans les colis et considérée comme un acquéreur potentiel de Royal Mail.

Le précédent gouvernement travailliste avait envisagé de céder 30% du capital au privé, avant de renoncer l'an dernier au projet en raison des mauvaises conditions du marché à l'époque et de l'opposition des syndicats.

"La privatisation, c'est de la politique à l'ancienne. C'est, dans l'Histoire, synonyme d'échec ayant entraîné une détérioration des services aux collectivités et des chemins de fer ainsi qu'une augmentation astronomique des tarifs pour les usagers", a estimé vendredi Billy Hayes, secrétaire général du syndicat des métiers de la communication.

"Une privatisation serait catastrophique pour Royal Mail et pour l'ensemble des services postaux de ce pays", a-t-il ajouté.

Keith Weir, Pascal Liétout pour le service français