Tout bénéfice pour les matières premières
De ce bras de fer plus subtil qu’il n’y paraît devrait sortir un compromis, estime le CIO de Lombard Odier. Cette conviction, qui n’est pas exempte de risque puisque le processus peut encore dérailler, pousse la maison de gestion à l’optimisme sur les matières premières. L’allocation de cette classe d’actifs a d’ailleurs été doublée dans les portefeuilles, jusqu’à atteindre 3%. Le compartiment le plus à même de profiter d’un apaisement des tensions commerciales serait celui des métaux industriels (cuivre, aluminium, zinc, nickel…). « Plus généralement, nous pensons que les surplus d’approvisionnement sont en train de disparaître et que les marchés physiques se resserrent dans les segments de l’énergie et des métaux de base », ajoute Monier.
Lombard Odier garde un biais positif sur les marchés émergents, en particulier grâce à l’adoption de cette politique de « soft power » par la Chine, par opposition aux gesticulations du président américain qui « semble vouloir troquer son influence globale pour des gains marginaux dans le cadre d’accords commerciaux bilatéraux ». L’Europe devrait aussi en profiter car elle sera courtisée à l’Est comme à l’Ouest… Ce qui nourrit l’optimisme de la gestion pour la région. Pour protéger le portefeuille de ses clients, elle a toutefois adopté une position longue « soutenue » sur le yen et a favorisé l’exposition aux obligations convertibles, pour leur rendement asymétrique. La Chine attend donc patiemment son heure pour dépasser les Etats-Unis en tant que première puissance mondiale. Pour Stéphane Monier, Pékin a déjà bien avancé sur la transformation de son modèle de croissance de la quantité vers la qualité : c’est le gage d’une certaine stabilité et cela ouvre de nouveaux horizons aux investisseurs, conclut-il.