Le contrat a été signé le même jour à l'Elysée en présence du chef de l'Etat, François Hollande, et de Fabrice Brégier, président exécutif d'Airbus, filiale d'EADS.

La commande se décline en 109 A320neo et 65 A321neo - version remotorisée du monocouloir - ainsi qu'en 60 A320 dans leur version classique, lit-on dans des communiqués de l'Elysée et d'Airbus.

"Airbus grâce à ce contrat va pouvoir créer 5.000 emplois pendant 10 ans", a déclaré François Hollande, qui voit dans cette commande géante une illustration du partenariat stratégique conclu entre la France et l'Indonésie en 2011.

"Vos deux groupes Lion Air et Airbus ont décidé par ce contrat de s'unir dans la plus belle des réussites et je ne doute pas qu'il y aura d'autres étapes pour ce partenariat", a-t-il dit à Fabrice Brégier et Rusdi Kirana, co-fondateur et PDG de la compagnie indonésienne.

Airbus affiche un carnet de commande de quatre années de production, a souligné le président de la République.

"Nous pouvons faire mieux et davantage, il n'y a aucune limite", a-t-il noté.

A Toulouse, John Leahy, le directeur commercial d'Airbus, a fait savoir qu'après la commande de Lion Air, l'avionneur tablait toujours sur 700 à 750 commandes d'appareils cette année, après avoir enregistré 914 commandes l'an dernier.

"(Cette commande) est déjà dans les chiffres. Nous avons travaillé dessus pendant plus de six mois", a déclaré John Leahy, en marge de la cérémonie de signature à Toulouse du contrat.

"UN EXEMPLE POUR NOTRE ECONOMIE"

"Les grands contrats d'Airbus, c'est un exemple pour notre économie", a également souligné François Hollande. "Vous avez fait ici la preuve qu'il ne suffisait pas d'avoir des matériels au plus haut niveau technologique, il fallait être capable de les vendre."

La commande d'Airbus supplante celle passée en février 2012 par Lion Air avec Boeing pour 230 appareils : 201 737 MAX et 29 737-900 ER de prochaine génération d'une valeur estimée à 22,4 milliards de dollars (17,3 milliards d'euros).

Les montants des contrats sont purement indicatifs car d'importants rabais sont consentis par les constructeurs aéronautiques lors de grosses commandes.

La semaine dernière, les deux constructeurs rivaux ont totalisé 35 milliards de dollars de commandes, un nouveau signe de la vigueur du transport aérien.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa a commandé 102 Airbus et Boeing, tandis que Turkish Airlines 82 Airbus et l'irlandaise Ryanair a prévu de signer pour près de 200 Boeing.

La demande d'avions reste soutenue, les compagnies aériennes et les loueurs cherchant à moderniser leurs flottes afin de réduire leurs coûts en carburant, tandis que la croissance du trafic se poursuit à un rythme soutenu dans les pays émergents.

Cette incursion d'Airbus sur les terres de Boeing devrait attiser la bataille pour les parts de marché que se livrent les deux avionneurs ainsi que la lutte régionale pour la place de numéro un entre Lion Air et AirAsia, la compagnie à bas coût de l'homme d'affaires malaisien Tony Fernandes.

Rusdi Kirana a précisé à Reuters qu'il utiliserait les appareils commandés ce lundi pour lancer des compagnies dans la région Asie-Pacifique.

A la Bourse de Paris, l'action EADS a terminé la séance en baisse de 1,26% à 42,05 euros. Le titre a fait l'objet de prises de bénéfices après avoir touché vendredi un plus haut historique en clôture à 42,585 euros et avoir grimpé de près de 75% depuis la fin novembre.

Avec Tim Hepher et Matthieu Protard à Paris et Jean Décotte à Toulouse, édité par Jean-Michel Bélot

par Julien Ponthus et Cyril Altmeyer