(actualisé avec combats dans le sud du pays)

TRIPOLI/BENGHAZI, 3 janvier (Reuters) - Les forces loyales au gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale ont mené des frappes samedi sur le port de Misrata, ville de l'Ouest libyen alliée au gouvernement concurrent qui tient la capitale, Tripoli, ont annoncé les deux parties.

Des combats ont également lieu près du principal port pour les exportations pétrolières, Es Sider, dans l'est du pays.

Le Premier ministre libyen reconnu par la communauté internationale, Abdallah al Thinni, a été contraint de fuir à Tobrouk, dans l'Est libyen, depuis la prise de contrôle de Tripoli en août dernier par un groupe, Aube de la Libye, lié à Misrata. Ce groupe a installé un gouvernement rival dans la capitale.

Selon Sager al Djorouchi, commandant d'une unité de l'armée de l'air loyale au Premier ministre Abdallah al Thinni, des avions de guerre ont bombardé le port de Misrata et une école de l'armée de l'air située dans la ville.

Une agence de presse loyale au gouvernement rival à Tripoli a confirmé les frappes aériennes, qui ont fait, dit-elle, deux blessés, plusieurs roquettes ayant touché un bâtiment du port.

Misrata, située à 200 km à l'est de Tripoli, est un port de mer important. La ville dispose aussi d'une zone libre-échange.

La ville avait jusqu'ici pratiquement échappé aux combats qui menacent la Libye de partition.

DES SOLDATS EXECUTES DANS LE SUD

Par ailleurs, les forces loyales au Premier ministre Abdallah Thinni ont dit avoir attaqué leurs adversaires qui, il y a trois semaines, avaient tenté de s'emparer du port pétrolier d'Es Sider, le plus grand du pays.

Les troupes de Thinni ont attaqué des combattants qui tenaient des positions à Ben Djaouad, à 40 km à l'ouest du port, a déclaré un porte-parole des troupes du Premier ministre.

"Il y a des combats à l'arme lourde", a-t-il déclaré, précisant qu'il avait eu deux morts et deux blessés dans son équipe.

Es Sider et le port pétrolier voisin de Ras Lanouf sont fermés depuis le début des combats. La Libye se retrouve ainsi privée d'une production estimée à 300.000 barils par jour.

Dans le sud de la Libye, ce sont des partisans du groupe Etat islamique, lequel a conquis de vastes régions de Syrie et d'Irak l'an dernier, qui ont exécuté 14 militaires libyens, a rapporté samedi le gouvernement reconnu par la communauté internationale.

Ces soldats ont été abattus sur une route au nord de Sebha, la grande ville-oasis du Sud libyen, a indiqué le gouvernement d'Abdoullah al Thinni.

"Des membres de l'EI ont mené une attaque au cours de laquelle ils ont exécuté 14 membres de l'armée libyenne du bataillon d'infanterie 168", a dit le gouvernement dans un communiqué, en demandant à la communauté internationale de lever son embargo sur les armes afin de l'aider à combattre les "terroristes".

Un site internet s'intitulant "Etat islamique en Libye" a revendiqué la mort de 12 soldats au même endroit et on peut voir sur ce site une photo censée montrer l'exécution d'un d'entre eux. (Equipe libyenne, et Ulf Laessing au Caire; Danielle Rouquié et Eric Faye pour le service français)