(Actualisé avec majorité atteinte)

BEYROUTH, 5 avril (Reuters) - Le Hezbollah chiite et ses alliés de l'Alliance du 8-Mars ont apporté leur soutien au sunnite Tammam Salam, futur Premier ministre libanais, qui pourra donc s'appuyer sur une large majorité parlementaire pour former un gouvernement.

Quatre-vingts des 128 députés se sont prononcés en faveur de cet ancien ministre de la Culture dès la première des deux journées de consultations prévues par le président Michel Sleimane pour désigner le successeur de Najib Mikati.

Deux ans après son arrivée aux affaires, ce dernier a démissionné en mars à la suite de dissensions avec le Hezbollah et ses alliés à propos des préparatifs des élections législatives et de la prorogation du mandat d'un haut responsable de la sécurité.

Tammam Salam avait déjà obtenu jeudi l'appui de l'Alliance du 14-Mars, une coalition pro-occidentale soutenue par l'Arabie saoudite. Le mouvement druze de Walid Joumblatt, qui joue les arbitres avec sept sièges au Parlement, lui a également apporté son soutien. L'Alliance du 14-Mars, qui regroupe principalement des sunnites et des chrétiens, dispose quant à elle de 60 sièges à l'Assemblée nationale.

Le président du Parlement Nabih Berri, dont le mouvement Amal (chiite) appartient à la coalition du 8-Mars emmenée par le Hezbollah, s'est également prononcé vendredi en faveur de Tammam Salam et a appelé toutes les formations politiques à coopérer.

Malgré le large soutien dont il bénéficie, la formation d'un gouvernement acceptable pour toutes les parties pourrait demander plusieurs mois, dit-on dans les rangs du 8-Mars.

Najib Mikati, qui souhaite la formation d'un gouvernement de "salut national", notamment à cause des risques d'extension du conflit syrien, a lui aussi apporté son soutien à Salam.

Des élections législatives doivent voir lieu en juin mais la démission sa Mikati a plongé le pays dans l'incertitude (voir: )

La tâche du prochain Premier ministre sera notamment de préparer ces législatives.

Né en 1945, Tammam Salam est le fils de l'ancien chef de gouvernement Saëb Salam. Il a été ministre de la Culture en 2008 et 2009. Le "pacte national", accord tacite en vigueur depuis 1943, réserve le poste de Premier ministre à un sunnite, la présidence et le commandement de l'armée à des maronites et la présidence de l'Assemblée à un chiite. (Dominic Evans; Guy Kerivel, Eric Faye et Jean-Philippe Lefiefpour le service français)