BEYROUTH, 25 novembre (Reuters) - Des échauffourées ont éclaté lundi matin à Beyrouth entre les manifestants antigouvernementaux et des partisans du Hezbollah et d'Amal, puissants mouvements chiites libanais, alors que les tensions se sont accrues lorsque des manifestants ont bloqué l'un des principaux ponts de la capitale.

Les manifestants exigent depuis cinq semaines le départ de l'ensemble de la classe politique actuellement au pouvoir, l'accusant d'avoir pillé l'économie du pays qui connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.

Le Hezbollah et Amal étaient tous deux représentés dans la coalition gouvernementale dirigée par Saad Hariri, qui a démissionné de ses fonctions de Premier ministre le 29 octobre, après le début du mouvement de contestation.

Sur des images diffusées par les télévisions locales, on pouvait voir des soldats et la police anti-émeute former un cordon pour séparer les manifestants et les partisans des groupes chiites, alors que les deux camps se lançaient des pierres.

Les forces de sécurité ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser la foule, ont rapporté trois chaînes de télévision locales.

D'après la chaîne Al Jadid, les échauffourées ont éclaté lorsque les partisans du Hezbollah et d'Amal ont reproché à d'autres manifestants des propos offensants à l'encontre du chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah. Reuters n'a pas pu vérifier dans l'immédiat cette information.

Il s'agit du pire regain de tension à Beyrouth depuis que des groupes fidèles à Amal et au Hezbollah, puissant groupe armé soutenu par l'Iran, ont attaqué et détruit le mois dernier le principal campement des manifestants dans la capitale. (Issam Abdullah, Laila Bassam et Nadine Awadalla; Jean Terzian pour la version française)