par Patricia Zengerle

WASHINGTON, 25 janvier (Reuters) - John Kerry s'est engagé à maintenir la pression sur l'Iran et à tenter de relancer le processus de paix au Proche-Orient jeudi lors de son audition devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain qui ne laisse guère de doute sur sa confirmation au poste de secrétaire d'Etat.

Le sénateur démocrate du Massachusetts a notamment insisté sur la nécessité pour les Etats-Unis d'assainir leurs finances publiques pour maintenir leur crédibilité sur la scène internationale, ce qui a séduit ses collègues républicains.

La commission des Affaires étrangères devrait se prononcer mardi au plus tard sur la nomination du successeur d'Hillary Clinton. Le vote en séance plénière interviendrait alors dans la foulée. Plusieurs sénateurs se sont dits certains de sa confirmation.

John Kerry, qui préside la commission des Affaires étrangères du Sénat depuis quatre ans, devrait être remplacé par le sénateur démocrate du New Jersey Robert Menendez.

"La politique étrangère et la politique économique ne font qu'un", a martelé John Kerry durant ses trois heures et demie d'audition. "Il est urgent que nous montrions aux peuples du monde entier que nous pouvons gérer nos affaires de manière efficace et opportune."

"Pendant un moment, j'ai rêvé que vous aviez été nommé pour le poste de secrétaire au Trésor", a plaisanté Bob Corker, sénateur républicain du Tennessee.

FILS DE DIPLOMATE

Sur le dossier nucléaire iranien, où d'aucuns critiquaient sa position jugée trop molle, l'ancien candidat à la présidence contre George W. Bush en 2004 a réaffirmé privilégier avec le président Barack Obama la "solution diplomatique". "Mais personne ne doit se méprendre sur notre détermination à réduire cette menace nucléaire", a-t-il insisté.

Le sénateur s'est également dit prêt à s'employer à relancer les pourparlers de paix israélo-palestiniens, gelés depuis 2010.

"Nous devons essayer de trouver un moyen d'avancer et je continue à croire qu'il y a une possibilité. Mais je suis aussi convaincu que si nous n'y parvenons pas, la (...) possibilité d'une solution à deux Etats pourrait se refermer pour tout le monde, et ce serait désastreux de mon point de vue."

Sur la Syrie, il a estimé que Bachar al Assad avait pris une série de jugements "inexcusables" et "répréhensibles" et qu'il ne resterait pas longtemps chef de l'Etat.

Né le 11 décembre 1943, John Kerry est âgé de 69 ans. Diplômé de sciences politiques à l'université de Yale, parlant français couramment, il est fils de diplomate et a fait depuis longtemps de la politique étrangère une spécialité.

Dans les années 1960, il s'engage dans la Navy et combat au Vietnam, où il sera décoré. De retour aux Etats-Unis, il devient l'un des militants les plus en vue du mouvement contre la guerre. Des attaques ciblées du camp républicain portant sur cette période de sa vie lui ont en partie coûté la Maison blanche lors de la présidentielle de 2004.

La carrière politique de cet avocat de formation débute par un échec lors d'une élection à la Chambre des représentants en 1972 mais il n'a plus quitté le Sénat depuis son élection à la chambre haute en 1984. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)