Les espoirs persistants d'une orientation moins agressive de la politique monétaire sont susceptibles de s'estomper si l'inflation continue de surprendre à la hausse et si l'économie montre une certaine vigueur.

Entre-temps, une forte hausse des taux de la banque centrale de Nouvelle-Zélande rappelle que les principales banques centrales restent en mode de resserrement monétaire.

Le rendement à 10 ans de l'Allemagne, la référence du bloc, a augmenté de 3 points de base (pb) à 1,92 %. Il a atteint son plus haut niveau depuis fin novembre 2011 mardi dernier, à 2,35 %.

"Le rallye obligataire aura besoin d'un autre relais de 'bonnes', comprenez 'mauvaises' du point de vue de l'économie, nouvelles pour maintenir son élan", ont déclaré les analystes d'ING.

Les investisseurs se concentreront sur les données PMI plus tard dans la session. L'activité dans le secteur des services en Espagne s'est contractée en septembre pour la première fois depuis janvier.

La Banque centrale européenne doit à tout le moins cesser de stimuler l'économie par le biais de sa politique monétaire, a déclaré mardi la présidente de la BCE, Christine Lagarde, dans une référence probable au relèvement des taux d'intérêt en territoire "neutre".

La neutralité est un niveau de taux d'intérêt qui ne stimule ni ne freine la croissance économique, toutes choses étant égales par ailleurs.

"Alors que les banques centrales réitèrent l'importance de la dépendance aux données, on a toujours l'impression que l'inflation réalisée est la clé, et avec les niveaux actuels de 10%, il est difficile de croire que les obligations d'État européennes vont poursuivre leur course haussière au cours des prochains jours", ont déclaré les analystes d'UniCredit.

Ils ont également rappelé que les attentes d'inflation basées sur le marché ont considérablement diminué.

Une jauge de marché des attentes d'inflation à long terme était à 2,13% mardi, proche de son plus bas niveau depuis fin juillet, atteint lundi à 2,06%.

Les rendements obligataires dans la zone euro ont baissé par rapport à leurs sommets pluriannuels de la semaine dernière alors que les données sur l'inflation dans la zone euro ont atteint 10,0 % en septembre, un nouveau record.

Le rendement des obligations d'État italiennes à 10 ans a augmenté de 5 points de base pour atteindre 4,24 % mercredi, l'écart entre les rendements italiens et allemands à 10 ans étant de 230 points de base.

Les analystes ont souligné que la diminution des risques de resserrement quantitatif et les discussions sur l'augmentation des émissions conjointes de l'Union européenne devraient soutenir les spreads.

Deux hauts fonctionnaires de l'UE ont appelé mardi à des emprunts conjoints pour aider le bloc de 27 nations à naviguer dans la pénurie d'énergie, ce qui soutiendrait les pays lourdement endettés.

Certains analystes ont cité des sources médiatiques indiquant que le conseil d'administration de la BCE entamera des discussions sur la réduction de son bilan lors de la réunion de politique non monétaire de mercredi.