Les rendements de la zone euro se sont stabilisés mercredi, se dirigeant vers leur plus forte baisse hebdomadaire depuis un mois, un jour avant une réunion de la Banque centrale européenne qui pourrait donner un signal sur l'évolution des taux d'intérêt pour le reste de l'année.

Le consensus parmi les observateurs du marché est qu'il n'y aura pas de changement dans la politique monétaire de la BCE et que les taux de la zone euro resteront à 3,75 %, de sorte que l'accent sera mis sur ce que les banques centrales signalent à propos des perspectives pour la réunion de septembre.

Les rendements des obligations allemandes à 10 ans, la référence pour la zone euro, sont restés inchangés à 2,432%, après avoir atteint leur plus bas niveau en trois semaines plus tôt dans la journée. Les Bunds se dirigent également vers une baisse de 6 points de base cette semaine, la plus forte baisse hebdomadaire depuis la mi-juin.

Les rendements italiens à 10 ans, quant à eux, se sont négociés 1 pb plus haut à 3,72%, près d'un plus bas de trois mois, laissant leur prime par rapport aux Bunds allemands 5,5 pb plus large à 127,9 pb.

Les signes de ralentissement de l'inflation dans le monde, ainsi qu'une certaine nervosité des actifs européens due à la géopolitique, ont permis aux prix des obligations de la zone euro de se redresser, ce qui a fait baisser les rendements.

La BCE se réunit jeudi et on s'attend à ce qu'elle maintienne ses taux d'intérêt, alors que les perspectives de réductions futures dépendront de l'évolution de l'économie.

L'inflation a chuté depuis la dernière réunion de la BCE, mais n'a pas réussi à s'atténuer dans le secteur dominant des services. Certains responsables politiques ont déclaré qu'ils s'étaient sentis acculés par la baisse des taux de juin et qu'ils n'étaient pas pressés de se prononcer sur la suite des événements.

Lors de la dernière réunion, Christine Lagarde, présidente de la BCE, a indiqué que les responsables politiques chercheraient à assouplir progressivement la politique monétaire, ce qui, selon Martin Wolburg, économiste principal chez Generali Investments, indique qu'une action jeudi est "extrêmement improbable".

Il a cité une inflation des services obstinément élevée et une accélération de la croissance des salaires comme raisons pour lesquelles le Conseil des gouverneurs de la BCE agira avec prudence.

"D'après la communication de la BCE, nous avons conclu que de nouvelles mesures d'assouplissement devront être vérifiées avec la mise à jour des perspectives macroéconomiques qui est attendue d'ici septembre. Nous nous attendons à ce que Mme Lagarde exprime une position d'attente dovish lors de la conférence de presse de demain et à ce que la prochaine baisse de taux ait lieu d'ici septembre", a ajouté M. Wolburg.

Le marché des swaps montre que les opérateurs s'attendent à au moins une nouvelle baisse des taux cette année de la part de la BCE, avec une probabilité de 80 % d'une baisse en septembre et une probabilité raisonnable d'une autre baisse avant la fin de l'année.

Dans ce contexte, la courbe des taux allemands - ou l'écart entre les rendements des obligations à court et à long terme - s'est régulièrement aplatie au cours des trois derniers mois.

Les rendements à deux ans, qui sont plus sensibles à l'évolution des attentes en matière de taux, ne dépassent que de 35 points de base les rendements à dix ans, contre environ 44 points de base il y a un mois et 90 points de base il y a un an.

Les rendements du Schatz à deux ans ont augmenté de 2 points de base à 2,786 %. (Rédaction : Arun Koyyur et Philippa Fletcher)