(Actualisé avec fin des discussions)

par Aleksandar Vasovic

DONETSK, Ukraine, 27 juin (Reuters) - Les chefs des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine ont annoncé vendredi leur intention de prolonger la trêve jusqu'à lundi.

Ils ont auparavant effectué un geste de bonne volonté en libérant quatre des huit observateurs internationaux en mission pour l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) enlevés fin mai.

Le cessez-le-feu entre les autorités de Kiev et les séparatistes pro-russes, qui a subi de multiples entorses, est censé expirer vendredi à 22h00 (19h00 GMT).

Le président ukrainien Petro Porochenko, qui en est l'instigateur dans le cadre de son plan de paix pour l'est de l'Ukraine, n'a toujours pas annoncé officiellement sa décision quant à une éventuelle prolongation de cette trêve.

Il devrait s'exprimer dans la soirée, une fois de retour à Kiev après la signature d'un accord d'association et de libre-échange entre l'Ukraine et l'Union européenne à Bruxelles. ( )

"Nous allons maintenir (le cessez-le-feu) jusqu'au 30 juin", a dit Alexandre Borodaï, chef du gouvernement de la "république populaire" autoproclamée de Donetsk, à l'issue d'une réunion du "groupe de contact" engagé dans la recherche d'une solution à la crise.

Une première réunion lundi de ce "groupe de contact", composé de l'ancien président ukrainien Léonid Koutchma, de l'ambassadeur de Russie en Ukraine et de représentants de l'OSCE, avait abouti à l'adhésion des séparatistes pro-russes au cessez-le-feu.

Le flou persiste sur la suite des discussions. Les séparatistes posent comme condition à des négociations de paix le retrait par Kiev des forces gouvernementales déployées dans l'est de l'Ukraine.

Le processus semble d'autant plus fragile que les deux camps s'accusent mutuellement de multiples violations de la trêve.

Quatre militaires ukrainiens ont été tués et cinq autres blessés dans la nuit de jeudi à vendredi dans une attaque de séparatistes contre une base militaire près de Kramatorsk, a dit un expert militaire, qui ne dispose pas de bilan côté rebelle.

Dmitro Timtchouk, généralement bien informé en ce qui concerne l'armée ukrainienne, a aussi affirmé que les séparatistes avaient mené des assauts nocturnes contre plusieurs autres postes militaires, notamment près de Slaviansk et d'Artemivsk.

Alexandre Borodaï a lui-même dit que les séparatistes s'étaient emparés de deux postes à la frontière avec la Russie.

Petro Porochenko considère que le contrôle de la frontière est un élément essentiel de son plan de paix, le pouvoir ukrainien accusant les rebelles d'acheminer des équipements militaires dans l'est de l'Ukraine en provenance de Russie. (Avec Pavel Polityuk à Kiev, Jean-Philippe Lefief et Bertrand Boucey pour le service français)