Ces pourparlers interviennent après que l'armée éthiopienne et ses alliés, dont des troupes de l'Érythrée voisine, se sont emparés de plusieurs grandes villes du Tigré, une région du nord de l'Éthiopie, au cours de la semaine écoulée.

La situation sur le terrain semblait placer le gouvernement dans une position plus forte que celle de ses opposants au moment d'entamer les pourparlers, bien qu'il ait subi des pressions de la part de puissances étrangères, notamment des États-Unis et de l'Union européenne, pour qu'il mette un terme à son offensive.

La guerre découle d'une lutte de pouvoir entre le gouvernement fédéral et les autorités du Tigré, qui ont dominé une coalition ayant gouverné l'Éthiopie pendant près de trois décennies, jusqu'à ce qu'elles perdent leur emprise sur le pouvoir en 2018.

Le conflit a fait des milliers de morts, déplacé des millions de personnes et laissé des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.

Il a également déstabilisé la région de la Corne de l'Afrique, toujours instable, et compliqué les relations diplomatiques de l'Éthiopie avec ses alliés occidentaux, qui ont appelé à un cessez-le-feu.

Les pourparlers, menés sous la médiation de l'Union africaine, ont été entourés de secret. Des sources des deux parties ont donné des informations contradictoires quant à la date du début des réunions en face à face, et l'Union africaine a refusé de répondre aux questions des médias.

Le gouvernement éthiopien a déclaré dans un communiqué que sa délégation était partie pour l'Afrique du Sud.

"Le gouvernement éthiopien considère les pourparlers comme une occasion de résoudre pacifiquement le conflit et de consolider l'amélioration de la situation sur le terrain.

Kindeya Gebrehiwot, porte-parole des forces du Tigré, a déclaré que la délégation tigréenne était déjà arrivée.

Il a déclaré sur Twitter que les pourparlers porteraient sur la cessation immédiate des hostilités, l'accès humanitaire sans entrave et le retrait des forces érythréennes, qui ont combattu aux côtés des troupes fédérales éthiopiennes pendant le conflit.

La délégation du Tigré est dirigée par l'un de ses principaux généraux, Tsadkan Gebretensae, et par son porte-parole Getachew Reda, a déclaré à Reuters un fonctionnaire au fait des pourparlers.

La délégation est arrivée dimanche à bord d'un avion militaire américain, accompagnée de Mike Hammer, l'envoyé spécial américain pour la Corne de l'Afrique.

Les deux parties s'étaient engagées à tenir des pourparlers en Afrique du Sud au début du mois, mais ceux-ci ont été retardés pour des raisons logistiques.

Dimanche, le pape François a déclaré qu'il suivait le conflit éthiopien avec inquiétude.

"Que les efforts de dialogue des parties aboutissent à un véritable chemin de réconciliation", a-t-il déclaré.