M. Sunak risquait de perdre un vote à la Chambre des communes mardi, après que 50 législateurs conservateurs et le principal parti d'opposition ont déclaré qu'ils soutiendraient un amendement visant à durcir le projet de loi sur la sécurité en ligne.

Les rebelles avaient déposé un amendement proposant des peines d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à deux ans pour les patrons de l'industrie technologique qui ne protègent pas les enfants contre des contenus tels que la maltraitance et l'automutilation.

Selon deux députés qui ont demandé à ne pas être identifiés, le gouvernement a accepté de modifier la législation de manière à ce que les cadres supérieurs des entreprises technologiques soient pénalement responsables en cas de violation persistante des nouvelles règles.

C'est la troisième fois que M. Sunak, qui dispose d'une majorité de 67 députés, recule face à des révoltes similaires au sein du parlement depuis son entrée en fonction en octobre. Il avait déjà cédé après des rébellions au sein de son parti sur les objectifs en matière de logement et sur les restrictions imposées aux parcs éoliens terrestres.

À l'instar de l'Union européenne et d'autres pays, la Grande-Bretagne s'efforce de protéger les utilisateurs des médias sociaux, et en particulier les enfants, contre les contenus préjudiciables sans porter atteinte à la liberté d'expression.

Le projet de loi, qui est suivi de près par les dirigeants d'entreprises technologiques aux États-Unis, a été conçu pour créer l'un des régimes en ligne les plus stricts au monde pour les entreprises technologiques, mais il a été édulcoré en novembre, lorsque le gouvernement a supprimé l'obligation d'arrêter les "contenus légaux mais préjudiciables".

Après plusieurs jours de négociations entre le gouvernement et les législateurs, les deux parties sont parvenues à un accord, les ministres promettant d'introduire un amendement allant dans le même sens. Les rebelles vont maintenant retirer leur amendement, selon les législateurs.

Bill Cash, un législateur conservateur chevronné et l'un des rebelles, a déclaré à la BBC que l'accord avec les ministres constituait un "énorme pas en avant" et que les cadres supérieurs du secteur "ne voudront pas courir le risque d'aller en prison".

Une porte-parole du ministère du numérique, de la culture, des médias et des sports n'a pas répondu immédiatement à une demande de commentaire.