Les "minutes" du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (FOMC) ont montré que la banque centrale est confiante sur l'état de l'économie américaine, malgré le ralentissement en Chine et en Europe, mais qu'elle prendra son temps avant de commencer à relever ses taux.

À Paris, le CAC 40 a franchi la barre des 4.200 pour terminer en hausse de 3,59% à 4.260,19 points. Le Footsie britannique a pris 2,34% et le Dax allemand 3,36%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a fait un bond en avant de 3,58% et le FTSEurofirst 300 de 2,91%.

Au moment de la clôture en Europe, les grands indices américains progressaient d'environ 1,5% et prolongeaient eux aussi le redressement entamé la veille après cinq séances de baisse d'affilée.

Un bon indicateur sur le marché de l'emploi aux Etats-Unis - avec une baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage, au lendemain de l'annonce par le cabinet spécialisé ADP de créations d'emplois supérieures aux attentes dans le secteur privé - a également soutenu la cote.

Les investisseurs attendent les chiffres officiels de l'emploi vendredi.

La possibilité de voir la Banque centrale européenne (BCE) lancer un programme d'assouplissement quantitatif dès sa réunion du 22 janvier, à l'origine du premier rebond des Bourses mercredi, continue également de doper le marché, reléguant au second plan les inquiétudes liées à la Grèce, sauf pour la Bourse d'Athènes qui a reculé de 2,06% contre la tendance générale.

Cette même perspective pèse toujours sur l'euro qui oscille autour de 1,18 dollar, à ses plus bas niveaux depuis décembre 2005 et tout près de la première cotation de son histoire face au billet vert, à 1,1747, le 4 janvier 1999.

Sur le plan sectoriel, tous les indices sont dans le vert, ainsi que toutes les valeurs du CAC 40 et de l'EuroStoxx 50, celui de la distribution en tête en hausse, de 4%, grâce à l'envolée de Tesco (+14,97%).

Le numéro un britannique de la grande distribution a annoncé son intention de réduire ses coûts de plusieurs centaines de millions de livres et de vendre des actifs, pour financer une politique de baisse de prix et tenter de se relever de la plus grave crise de son histoire.

En revanche, un autre distributeur britannique, Marks & Spencer, perd 3,52% après avoir annoncé un repli plus marqué que prévu de ses ventes trimestrielles.

Les banques espagnoles ont souffert de l'annonce par Santander, dont la cotation a été suspendue, de son intention d'augmenter son capital de 7,5 milliards d'euros et de réduire son dividende.

La banque italienne en difficulté Banca Monte dei Paschi di Siena a gagné 12,39%, portée par des spéculations sur un possible rachat après l'annonce par l'espagnole Santander de son appel au marché.

Sur le marché obligataire, les rendements de la dette souveraine espagnole ont baissé, alors que la première adjudication de cinq milliards d'euros de titres de dette à long terme a attiré une demande soutenue en perspective de nouvelles mesures non conventionnelles de la BCE.

Le baril de Brent se traite à 50,85 dollar, en baisse de 27 cents, à l'issue d'une séance volatile, prise entre l'impact positif d'une baisse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis et un marché mondial qui reste en suroffre.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)