En hausse le matin, les marchés se sont retournés à la baisse en début d'après-midi quand se confirmait la perspective d'une ouverture négative à Wall Street.

Après être monté jusqu'à 3.511 points, le Cac 40 parisien a fini en repli de 69,07 points, ou 1,99%, à 3.409,59. Le Dax-30 a cédé 1,96% à Francfort et le FTSE-100 1,58% à Londres. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a lâché 1,38% pour repasser sous les 1.100 points à 1.099,35 après fixing.

Au moment de la clôture européenne, le S&P-500 reculait de 2,6% à New York, passant sous les 1.400 points pour la première fois depuis le 4 septembre.

Les Bourses ont commencé à réduire leurs gains en réaction aux prévisions de la Commission européenne, qui attend une contraction de 0,4% du produit intérieur brut de la zone euro cette année et une croissance limitée à 0,1% en 2013. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, y a ajouté du sien en évoquant une zone euro durablement affaiblie .

Et si la réélection de Barack Obama à la tête des Etats-Unis a ôté un facteur d'incertitude, les marchés s'inquiètent déjà des difficiles négociations budgétaires à venir, d'autant que la Chambre des Représentants n'a pas basculé du côté du président .

"Le fait que le scrutin s'était bien passé, avec un vainqueur incontesté, a permis aux marchés d'ouvrir en hausse", raconte Angus Campbell, analyste chez Capital Spreads à Londres. "Mais ensuite on a eu les prévisions revues en baisse pour la zone euro puis l'ouverture de Wall Street, avec ces craintes sur le budget qui reviennent sur le devant de la scène. D'où ce violent mouvement de vente".

"Ce n'est qu'un obstacle de franchi pour cette semaine très chargée", complète Alexandre Baradez, trader chez Saxo Banque, en citant la transition politique en Chine et les événements monétaires de jeudi - une importante adjudication obligataire en Espagne et la réunion mensuelle de la BCE. "Difficile dans ces conditions d'imaginer que les Bourses vont beaucoup monter à court terme".

Plus forte baisse du Cac et de l'EuroFirst 300, STMicroelectronics a plongé de 7,02% sur des prises de bénéfice. Fiat a lâché 6,65% et Deutsche Bank 4,42%.

Contre la tendance, BNP Paribas a gagné 1,07% après l'annonce de bénéfices trimestriels en forte hausse . Avec BMW (+0,58%), ce sont les deux seules valeurs de l'EuroStoxx 50 à avoir progressé. En tête du Cac et de l'EuroFirst 300, Veolia a bondi de 4,91% après l'annonce là aussi de solides résultats, accompagnés d'une réduction de son endettement.

La perspective d'un bras de fer entre la Maison blanche et le Congrès sur le budget a profité au dollar, valeur refuge. Le billet vert a atteint un plus haut de deux mois face à l'euro, à 1,2734, et progressé en général face aux autres devises. L'indice dollar - qui mesure son niveau face à un panier de devises - est monté jusqu'à 80,92, un pic depuis le 7 septembre.

L'attente, à 18h00 GMT, du vote du Parlement grec sur un nouveau train de mesures d'austérité a aussi affaibli l'euro. "Si c'est non, il y aura un gros risque baissier car on reparlera d'une sortie de la Grèce de la zone euro", prévient Jane Foley, analyste chez Rabo Bank.

Autres bénéficiaires d'achats refuge, les Bunds ont progressé, aidés également par le bon déroulement d'une adjudication de 3,3 milliards d'emprunts à cinq ans en Allemagne.

Sur le marché pétrolier, le Brent a accentué sa baisse après l'annonce d'une hausse des stocks américains de brut et d'essence la semaine dernière.

Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat