Londres (awp/afp) - Les finances publiques du Royaume-Uni sont à la merci d'une dette à un niveau record, de la pandémie qui menace de laisser un trou de 10 milliards de livres dans les comptes, et de la crise climatique, prévient mardi l'organisme public OBR.

Dans un rapport, l'OBR (Office for Budget Responsibility), en charge des prévisions budgétaires pour le gouvernement, identifie "trois sources de risques importantes et potentiellement catastrophiques" après le plus grand choc économique en trois cents ans.

La pandémie a porté un coup très dur à l'économie du pays, l'une des plus durement touchées parmi les économies développées, et qui devrait retrouver ses niveaux d'avant la crise sanitaire d'ici le milieu de 2022 selon l'OBR.

Le gouvernement aura dépensé au total plus de 400 milliards de livres pour amortir le choc, au prix d'un déficit public record.

L'OBR prévient que la crise sanitaire va laisser des traces et estime qu'environ 10 milliards de dépenses annuelles ne sont pas financées pour les trois prochaines années, dans la santé, l'éducation et le transport.

Ce "trou" budgétaire ne pourra être comblé qu'en augmentant le déficit en taxant plus, ou en réorientant des dépenses prévues dans d'autres secteurs.

L'OBR met en garde également contre tout retard qui serait pris dans la lutte contre le réchauffement climatique et la nécessité d'atteindre l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050.

L'organisme estime que si le pays agit tôt, la transition énergétique va faire augmenter la dette de 21% du PIB au cours des 30 prochaines années, soit une hausse de 469 milliards, ce qui est légèrement moins que ce la pandémie a coûté sur deux ans.

En cas de retard dans les mesures "vertes" l'impact sur la dette pourrait atteindre 43% du PIB, et elle pourrait même s'envoler au total à 289% du PIB d'ici la fin du siècle, contre 100% environ à l'heure actuelle.

Enfin, l'OBR s'inquiète du montant déjà très élevé de la dette du Royaume-Uni, qui pourrait donc être beaucoup plus sensible à toute remontée des taux d'intérêt, à des niveaux très bas actuellement.

afp/rp