Paris (awp/afp) - Les dividendes versés aux actionnaires dans le monde ont diminué de 4% au troisième trimestre sous l'effet, entre autres, d'un ralentissement aux Etats-Unis, selon une étude du gérant d'actifs Henderson Global Investors publiée lundi.

Le montant total des dividendes mondiaux a atteint 281,7 milliards de dollars de juillet à septembre 2016, soit une baisse de 11,9 milliards de dollars par rapport au troisième trimestre 2015, selon un communiqué du gestionnaire d'actifs. Il s'agit de la plus faible performance enregistrée depuis le deuxième trimestre 2015.

"La tendance la plus significative a été la baisse de la croissance des dividendes américains qui est actuellement la plus faible jamais enregistrée depuis le lancement de l'indice en 2009", même si "ceci n'est pas vraiment une source d'inquiétude", a commenté Alex Crooke, directeur de la gestion actions internationales à fort rendement chez Henderson Global Investors, cité dans le communiqué.

"Il était nécessaire que la croissance des dividendes aux États-Unis retourne à un niveau plus durable après deux années de progression à deux chiffres", commente M. Cooke.

Aux Etats-Unis, les dividendes extraordinaires ont baissé et la croissance des dividendes ordinaires s'est ralentie. Or "un ralentissement de ce pays qui est le plus important contributeur de dividendes, a une incidence significative sur le total", précise le communiqué.

Les dividendes y ont chuté de 7%, à 100,4 milliards de dollars au troisième trimestre, un recul qui s'explique notamment par la non récurrence "des importants dividendes extraordinaires versés au cours du troisième trimestre 2015", selon Henderson.

Cette évolution s'explique en partie par "la solidité du dollar" et un plus fort endettement des entreprises américaines, qui ont donc tenté de "préserver les flux de trésorerie", précise le texte.

Autre facteur de ce ralentissement au troisième trimestre, les régions qui versent habituellement le plus à cette période de l'année comme les pays émergents, l'Australie et le Royaume-Uni, "on connu une faible progression", ajoute le communiqué.

L'Australie - qui paie la majeure partie des dividendes d'Asie-Pacifique hors Japon, "a réalisé la plus mauvaise performance de la région" avec une baisse de 6,9% des ses dividendes totaux, notamment en raison du secteur minier, tandis que le secteur financier s'est maintenu au même niveau.

Du côté des marchés émergents, les dividendes ont chuté pour le troisième trimestre consécutif, avec une baisse de 7,1% à 42,9 milliards de dollars.

Les dividendes de la Chine, "de loin le plus gros payeur des marchés émergents", "sont sous pression", relève Henderson. Ils devraient diminuer en 2016 pour la deuxième année de suite, après un recul de 4,5% à 24,6 milliards de dollars au troisième trimestre.

Le secteur bancaire cherche en particulier à "protéger ses bilans vulnérables face à la hausse des créances douteuses", poursuit la société de gestion, les banques payant "à elles toutes, plus de 80% des dividendes chinois".

La chute de la livre qui a suivi le vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne n'a par ailleurs pas épargné les détenteurs d'actions britanniques, dont les dividendes ont diminué de 13,9% à 26,3 milliards de dollars par rapport à la même période la semaine dernière.

Si le troisième trimestre est habituellement peu significatif pour l'Europe, selon Henderson, la région reste toutefois "bien placée pour réaliser une excellente année".

Henderson prévoit le versement d'un total 1'160 milliards de dollars de dividendes en 2016.

Pour son étude, Henderson analyse les dividendes versés par les 1.200 plus importantes sociétés en termes de capitalisation boursière.

afp/fr