Zurich (awp) - Le commerce de détail est confronté à de nombreux défis, aussi bien au niveau de la numérisation que du transport, la logistique ou encore la durabilité. La thématique de l'économie circulaire est également au coeur des préoccupations des détaillants suisses. Dans ce domaine, aussi bien le savoir que les compétences manquent souvent à l'appel, a indiqué lundi la faîtière Commerce Suisse.

L'association estime que pour se transformer, le commerce de détail aura besoin d'environ 9 milliards de francs suisses d'investissements d'ici 2030. Ces derniers se dirigeront tout particulièrement dans la gestion des interfaces, les mégadonnées, la sécurité, la traçabilité et l'économie circulaire, énumère l'association professionnelle, qui regroupe 33 faîtières de branches, totalisant 4000 membres.

En marge du Retail forum jeudi dernier, la présentation de la plateforme Sharely, spécialisée dans la location entre particuliers et désormais également avec les entreprises, illustre l'importance de cette thématique pour les détaillants suisses. Dans son exposé, la nouvelle directrice générale de Sharely, Lucie Rein, a insisté sur la pertinence de l'économie circulaire et la réutilisation des marchandises pour combiner réduction des émissions de CO2 et profit, car "le produit le moins polluant est celui qu'on n'a pas acheté".

Les limites du recyclage

La valorisation des déchets et le recyclage montrent en effet leurs limites dans plusieurs secteurs. Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) appellent ainsi régulièrement à réduire la consommation de plastique par exemple, plutôt que de se prévaloir de la possibilité de recycler les emballages pour éviter de changer nos modes de consommation. Dans les faits, seulement une petite partie du plastique est recyclé et le processus génère des émissions de gaz à effet de serre, justifient un grand nombre d'ONG.

Aux détaillants sceptiques à l'idée de manquer des ventes à cause de la location, Mme Rein a énuméré les raisons encourageant à franchir le cap, notamment une meilleure utilisation des stocks, un élargissement de la base de clientèle ou encore une augmentation de la fréquentation dans les magasins. De plus, le boom du marché de seconde main montre que la demande de la clientèle pour des alternatives à la consommation de masse est présente, mais ne profite actuellement pas aux détaillants, ce segment bénéficiant surtout aux plateformes de petites annonces, a estimé Mme Rein.

Pour Commerce Suisse, dans un contexte de chaîne d'approvisionnement chamboulées par la pandémie, réutiliser et recycler sont des réponses à explorer. Toutefois, l'économie circulaire manque toutefois encore de modèles d'affaires viables. "Avec l'économie circulaire, on ne gagne guère d'argent", regrette la faîtière.

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