Dans un discours prononcé avant un voyage dans quatre pays africains cette semaine, M. Macron a déclaré que l'armée française deviendrait moins visible et que le nombre de soldats serait réduit, dans un effort pour désamorcer les tensions en Afrique de l'Ouest, où le sentiment anti-français est en hausse.

"Les bases telles qu'elles existent aujourd'hui sont un héritage du passé", a-t-il déclaré aux journalistes au palais de l'Élysée à Paris, deux jours avant de s'envoler pour le Gabon, premier pays d'une tournée qui le mènera également dans des pays qui n'étaient pas d'anciennes colonies françaises, notamment l'Angola et la République démocratique du Congo.

"Ces bases ne seront pas fermées mais réorganisées", a-t-il déclaré, ajoutant que les nouvelles bases ou "académies" commenceraient à être progressivement "africanisées" et gérées en collaboration avec des partenaires africains et européens.

Cette tournée intervient un peu plus d'une semaine après que le Burkina Faso a chassé les troupes françaises et mis fin à un accord militaire qui permettait à la France de combattre les insurgés dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, devenant ainsi le dernier pays africain à rejeter l'aide de Paris.

La France a retiré ses forces du Mali l'année dernière après que la junte a commencé à travailler avec des entrepreneurs militaires russes.

Le groupe russe Wagner s'est également déployé en République centrafricaine, suscitant la crainte d'un effet domino à Paris, à un moment où les pays occidentaux tentent de faire pression sur le sud du monde contre la Russie à propos de son invasion de l'Ukraine.

M. Macron a déclaré qu'il était "fier" du bilan militaire de la France au Mali et qu'il ne permettrait pas que le pays devienne le bouc émissaire de la détérioration de la situation sécuritaire au Sahel, où les insurgés islamistes ont progressé.

"Le rôle de la France n'est pas de régler tous les problèmes en Afrique", a-t-il déclaré.

M. Macron a également déclaré que les nations africaines finiraient par cesser de se tourner vers le groupe Wagner, car elles verraient qu'il ne fait que semer la misère.

"Il s'agit d'un groupe de mercenaires criminels, l'assurance-vie de régimes défaillants et de putschistes", a-t-il déclaré.

M. Macron a accusé la Russie d'alimenter la propagande anti-française en Afrique pour servir des ambitions "prédatrices".

Lundi, il a déclaré qu'il refusait de se laisser entraîner dans une compétition dépassée entre puissances prédatrices et qu'il ne ressentait "aucune nostalgie pour la Francafrique", les liens troubles entre la France et ses anciennes colonies qui ont parfois vu Paris soutenir des régimes autocratiques.

"Mais je ne veux pas laisser une absence ou un vide après cela", a-t-il déclaré, exhortant les entreprises françaises à soumissionner pour des contrats dans ces pays et à être plus respectueuses des nations africaines en envoyant des cadres supérieurs pour les négocier et non des cadres inférieurs.

Au cours de son voyage, M. Macron mettra l'accent sur l'environnement et participera à un sommet sur les forêts au Gabon, tout en rencontrant des artistes africains.