(Actualisé tout du long)

* Reprise par Israël de localités près de la bande de Gaza

* Israël appelle 300.00 réservistes pour passer à l'offensive

* Quatre divisions armées envoyées vers la bande de Gaza

* Les combats continuent avec les militants du Hamas en Israël

* Les cours du pétrole grimpent, nervosité sur les marchés financiers

JERUSALEM/GAZA, 9 octobre (Reuters) -

Les affrontements se poursuivaient lundi entre l'armée israélienne et les combattants du Hamas et alors qu'Israël, qui prépare une offensive d'envergure, a appelé 300.000 réservistes, une mobilisation jamais atteinte auparavant, deux jours après l'attaque surprise du groupe palestinien.

Les combats font rage dans plusieurs endroits à l'intérieur d'Israël où les combattants étaient toujours retranchés après avoir tué 700 Israéliens et pris des dizaines d'otages lors d'un raid qui a ébranlé la réputation d'invincibilité d'Israël.

Les sirènes d'alerte aérienne ont ainsi retenti lundi dans la région de Tel Aviv et à Jérusalem, où des journalistes de Reuters ont par la suite entendu des détonations susceptibles de provenir d'explosions de roquettes ou de leur interception par le système de défense anti-aérien israélien.

Si l'armée israélienne a annoncé avoir repris le contrôle des localités attaquées en périphérie de la bande de Gaza, des affrontements isolés continuent d'avoir lieu sur le territoire israélien.

"Nous menons actuellement des recherches dans toutes les communautés et nous nettoyons la zone", a déclaré le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée.

Il a ajouté que le pays avait appelé environ 300.000 soldats, une mobilisation jamais atteinte auparavant.

"Nous n'avons jamais mobilisé autant de réservistes à une telle échelle", a-t-il commenté. "Nous passons à l'offensive".

Des dizaines de milliers de soldats israéliens se trouvent désormais autour de la bande de Gaza et les Israéliens vivant autour de l'enclave palestinienne sont évacués.

Un peu plus tôt, un autre porte-parole, le lieutenant-colonel Richard Hecht, avait reconnu qu'il fallait "plus de temps que prévu pour remettre les choses en état de défense et de sécurité".

PRIX À PAYER

En représailles à l'attaque du Hamas, Israël a mené des frappes massives sur la bande de Gaza.

"Le prix que paiera la bande de Gaza sera très lourd et changera la réalité pour des générations", a prévenu le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, dans la ville d'Ofakim, dont des habitants ont été tués ou enlevés.

L'armée de l'air israélienne a déclaré avoir utilisé au cours des 20 dernières heures quelque 2.000 munitions et largué plus de 1.000 tonnes de bombes sur plus de 8.000 cibles dans la bande de Gaza. Parmi ces cibles figurent trois lance-roquettes dirigés vers Israël, une mosquée où opéraient des combattants et 21 tours d'habitation qui servaient à des activités militantes.

"Notre tâche est de nous assurer qu'à la fin de cette guerre, le Hamas ne disposera plus d'aucune capacité militaire pour menacer les civils israéliens, et nous devons également nous assurer que le Hamas ne gouvernera plus la bande de Gaza", a déclaré Yoav Gallant.

Depuis samedi, au moins 436 personnes ont été tuées, dont 91 enfants et 61 femmes, et plus de 2.270 autres ont été blessées, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé ce qu'il a appelé une "campagne barbare de mort et de destruction" de la part d'Israël.

"En tant que puissance occupante, Israël n'a aucun droit ni aucune justification pour prendre pour cible la population civile sans défense à Gaza ou ailleurs en Palestine", a-t-il déclaré dimanche.

PRISES d'OTAGES

Les combattants palestiniens ont pris en otage des dizaines de personnes, dont des soldats et des civils, des enfants et des personnes âgées. Le Djihad islamique a dit de son côté détenir plus de 30 personnes.

Le Hamas a indiqué lundi que quatre otages israéliens avaient été tués dans les frappes aériennes d'Israël sur la bande de Gaza au cours de la nuit et des dernières heures.

Le conflit au Moyen-Orient alimente lundi la nervosité sur les marchés financiers. Les cours du pétrole grimpent de plus de 3%, les tensions géopolitiques alimentant les craintes sur l'offre en provenance d'Iran.

Téhéran est un allié du Hamas et si le régime iranien a félicité l'organisation pour l'attaque, sa mission auprès des Nations unies a assuré que l'Iran n'était pas impliqué.

Plusieurs compagnies aériennes internationales, dont Air France, ont par ailleurs suspendu leurs vols vers et depuis Tel-Aviv à la suite de l'attaque du Hamas.

Cette attaque a suscité de vives condamnations chez les pays occidentaux, dont les Etats-Unis et la France. Certains pays comme l'Allemagne et l'Autriche ont annoncé un gel de leur aide financière pour les territoires palestiniens.

Le Haut représentant de l'Union européenne (UE) pour les Affaires étrangères, Josep Borrell a annoncé avoir convoqué mardi une réunion d'urgence des ministres des Affaires étrangères du bloc pour aborder la situation en Israël et dans la région.

(Reportage Maayan Lubell et Ari Rabinovitch à Jerusalem, Nidal al-Mughrabi à Gaza et Ammar Anwar à Sderot; avec la contribution de Henriette Chacar, Emily Rose et Dan Williams à Jerusalem, Ali Sawafta à Ramallah et Steven Scheer à Modiin, et le bureau de Washington; rédigé par Stephen Coates; Blandine Hénault pour la version française)