Wall Street est attendue en légère hausse pour une séance qui sera animée à la fois par une nouvelle pluie de résultats et par le communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale.

À Paris, le CAC 40, qui a perdu 1% en deux jours, reprend 0,16% à 5.482,63 points vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,1% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,16%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,1% et le Stoxx 600 de 0,03% mais l'EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,06%.

A ces niveaux, le Stoxx 600 et le CAC 40 s'acheminent vers des progressions de 1,85% et 3,3% respectivement sur l'ensemble du mois de janvier.

Les contrats à terme sur les principaux indices américains préfigurent une ouverture en hausse d'environ 0,25% à Wall Street, alors que le Dow Jones accuse un repli d'un peu plus de 2% en deux jours, sa plus forte baisse sur deux séances depuis septembre 2016.

Le retour au calme au moins temporaire sur les marchés obligataires après l'accès de hausse des rendements des derniers jours favorise le reflux de la volatilité: l'indice mesurant celui de l'EuroStoxx 50 recule de plus de 2% après un bond de plus de 11% mardi.

Le rendement du Bund à dix ans allemand, qui avait franchi lundi le seuil de 0,7%, est revenu à un peu plus de 0,67%, un mouvement que la première estimation de l'inflation dans la zone euro en janvier, à 1,3% en rythme annuel après 1,4% en décembre, n'a pas remis en cause.

LA BCE S'EMPLOIE À CALMER LE JEU

Pour Stéphane Déo, directeur de la gestion de LBPAM, cette stabilisation s'explique en partie par les déclarations les plus récentes de responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sur la possibilité d'en finir graduellement avec le programme d'assouplissement quantitatif (QE) et d'attendre la mi-2019 pour commencer à relever les taux d'intérêt.

"Si la BCE n'était clairement pas confortable avec des taux aussi bas mi-décembre, il semble que le mouvement rapide (de remontée-ndlr) commence à interpeller. Nous comprenons que la BCE veut freiner le mouvement, mais certainement pas l'inverser", résume-t-il.

Le dix ans américain, à un peu plus de 2,70%, a lui aussi interrompu sa hausse.

Sur le marché des devises, le dollar abandonne 0,26% face à un panier de devises de référence et se dirige vers une baisse de près de 3,5% en janvier, son recul le plus marqué sur un mois depuis près de deux ans.

Le billet vert n'a trouvé aucun soutien dans le discours sur l'état de l'Union prononcé mardi soir à Washington par Donald Trump, le président américain n'ayant fait aucune annonce spectaculaire tout en évoquant sa volonté de faire voter un plan d'investissement dans les infrastructures de 1.500 milliards de dollars.

L'euro en profite et remonte à près de 1,2450 dollar.

Les cambistes attendent désormais le communiqué de politique monétaire de la Réserve fédérale. Si le maintien de l'objectif de taux des "fed fonds" est quasi certain, le communiqué pourrait modifier à la marge l'appréciation par la banque centrale de la trajectoire de croissance et d'inflation.

ELECTROLUX EN TÊTE DU STOXX 600, ERICSSON ET CAPITA DUREMENT SANCTIONNÉS

Sur les marchés actions européens, les résultats financiers restent le facteur dominant de la séance.

Le géant suédois de l'électroménager Electrolux (+6,79%)enregistre ainsi la plus forte hausse du Stoxx 600 après avoir battu le consensus au quatrième trimestre et réaffirmé tabler sur une nouvelle progression de la demande cette année.

A Paris, Sartorius Stedim (+6,69%) est en tête du SBF 120 après des résultats annuels salués par les analystes tandis qu'Aperam (+3,17%) est porté par l'annonce d'un programme de rachats d'actions dans la foulée de ses trimestriels.

Airbus, qui avait perdu près de 6% en trois séances la semaine dernière en réaction à l'envolée de l'euro, confirme son rebond et prend 1,17%, l'une des meilleures performances du CAC.

A la baisse, ArcelorMittal cède 1,13% après des déclarations prudentes sur la Chine et l'annonce d'un dividende inférieur aux attentes.

Ericsson perd 6,75%, le marché sanctionnant une cinquième perte trimestrielle d'affilée et des prévisions peu encourageantes sur le marché chinois. Dans son sillage, Nokia, qui doit publier ses comptes jeudi, cède 2,64%.

Le britannique Capita, spécialisé dans l'externalisation, chute quant à lui de 41,32% à Londres après un nouvel avertissement.

A Wall Street, le début de séance sera animé entre autres par les résultats de Boeing, en attendant ceux de Microsoft, Facebook et AT&T après la clôture.

Le pétrole, lui, baisse pour la troisième séance d'affilée mais devrait terminer janvier sur sa plus forte hausse en cinq ans. Le Brent revient vers 68,50 dollars le baril, près de 4% sous son pic de jeudi dernier.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand