PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé et bien au-dessus de leurs plus bas du jour jeudi grâce à l'amélioration de la tendance à Wall Street, qui amortit l'impact du regain général d'aversion au risque face à la dégradation de la situation sanitaire en Europe.

À Paris, le CAC 40 gagne en clôture 0,09% (5,12 points) à 5.952,41 points après avoir cédé jusqu'à 1,03% en séance à 5.886, son plus bas niveau depuis le 8 mars. A Londres, le FTSE 100, plus exposé au marché des matières premières, a reculé de 0,57% alors qu'à Francfort, le Dax a grappillé 0,08%.

L'indice EuroStoxx 50 a fini inchangé mais le FTSEurofirst 300 a cédé 0,15%. Le Stoxx 600, qui perdait 1% en début d'après-midi a quant à lui limité son repli à 0,07%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street, qui reculait en matinée, était repassée dans le vert grâce à la progression des valeurs cycliques et financières: le Dow Jones gagnait 0,13% et le Standard & Poor's 500 0,2% tandis que le Nasdaq Composite était quasi stable.

Les investisseurs restent néanmoins préoccupés par la dégradation de la situation épidémique en Europe continentale: le nombre quotidien de nouveaux cas en Allemagne a atteint son plus haut niveau depuis janvier et en France, le débat est dominé par l'opportunité d'un durcissement supplémentaire des restrictions.

Les marchés s'inquiètent aussi de la baisse continue des valeurs chinoises, liée entre autre au risque de voir certains grands groupes de hautes technologies privés de cotation sur les marchés boursiers américains.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les demandes initiales d'allocation chômage ont diminué plus qu'attendu la semaine dernière à 684.000 contre 781.000 la semaine précédente et la croissance du produit intérieur brut (PIB) au quatrième trimestre 2020 a été revue à la hausse à 4,3% en rythme annualisé contre 4,1%.

En Europe, l'indice Insee du climat des affaires dans l'industrie est resté stable à 98 en mars mais celui des services a progressé à 95 après 89 en février

VALEURS

Parmi les plus fortes baisses sectorielles du jour en Europe, le compartiment du pétrole et du gaz a cédé 2,13%, et celui des matières premières 1,36% sur fond de chute des prix du baril et des métaux de base (-2,4% pour le cuivre) avec la hausse du dollar et les interrogations sur la reprise économique en Europe.

Le recul des rendements obligataires a parallèlement pénalisé les banques, dont l'indice Stoxx a reculé de 0,81%.

A la hausse, le compartiment automobile a pris 1,66%, grâce entre autres à Volkswagen (+4,04%).

La plus forte baisse de l'EuroStoxx 50 est pour Adidas, dont le cours a chuté de 6,1% en raison de la mobilisation des réseaux sociaux contre plusieurs multinationales liée à la situation au Xinjiang. A Stockholm, H&M, également visé, a perdu 1,84%.

A la hausse, Philips a gagné 2,53% après la vente de ses dernières activités d'électroménager pour 3,7 milliards d'euros à un groupe chinois.

CHANGES

Le dollar profite à plein du repli sur les actifs jugés les plus sûrs: l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence, en hausse de 0,32%, a atteint son plus haut niveau depuis le 16 novembre.

L'euro, au contraire, souffre des craintes sanitaires et économiques et retombe à 1,1766 dollar (-0,39%), au plus bas depuis quatre mois et demi.

TAUX

L'aversion au risque a favorisé les emprunts d'Etat européens, dont les rendements confirment leur recul: celui du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, a reculé de plus de deux points de base sur la journée à -0,385%, au plus bas depuis le 16 février.

Son équivalent américain, à 1,6103%, est lui pratiquement stable.

PÉTROLE

Le marché pétrolier creuse ses pertes face aux craintes de voir la situation sanitaire freiner la remontée de la demande européenne de brut en retardant la reprise du transport aérien et du tourisme, qui occultent les tensions potentielles sur l'offre liées à la fermeture du canal de Suez.

Le Brent abandonne 3,66% à 62,05 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 4,43% à 58,47 dollars.

Tous deux avaient pris près de 6% mercredi après l'annonce de la fermeture du canal du Suez.

(Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)