À Paris, le CAC 40 gagne 0,38% à 5.587,17 points après un peu plus d'une heure d'échanges. À Francfort, le Dax prend 0,08% et à Londres, le FTSE 100 avance de 0,04%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,18%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,27% et le Stoxx 600 de 0,2%.

Le compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed a conforté mercredi le scénario d'une hausse de taux le mois prochain tout en apaisant en partie les craintes d'une accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis.

Le rendement des Treasuries à deux ans, le plus sensible aux anticipations d'évolution des taux, est revenu tout près de 2,52% contre plus de 2,59% avant la publication des "minutes".

Sur le marché des changes, le dollar cède 0,29% face à un panier de devises de référence en réaction au ton modéré de la banque centrale, tandis que l'euro remonte à 1,1730 dollar, porté entre autres par les déclarations du Premier ministre chinois sur l'importance de la monnaie unique dans les réserves de change de Pékin.

L'euro accuse toutefois encore un recul de près de 0,5% depuis le début de la semaine, sa sixième performance hebdomadaire négative d'affilée.

LES CONSTRUCTEURS AUTOMOBILES ALLEMANDS SOUFFRENT

Côté actions, le secteur automobile souffre de l'annonce par Donald Trump de l'ouverture d'une enquête sur les importations de voitures, de camions et de pièces détachées aux Etats-Unis, une procédure qui s'appuie sur la même loi que celle qui a justifié en mars les droits de douanes sur l'acier et l'aluminium.

"En 2017, les Etats-Unis ont importé 8,3 millions de véhicules pour une valeur totale de 192 milliards de dollars (environ 165 milliards d'euros)", rappelle Invest Securities. "Parmi les constructeurs, Nissan, qui a vendu 1,59 million de véhicules l'an dernier en a importé 40% (640.000), BMW a importé 200.000 véhicules (66% des ventes)."

La crainte de voir Washington taxer lourdement les voitures importées a logiquement pesé sur les marchés asiatiques: à Tokyo, l'indice Nikkei a cédé 1,11%, Toyota a perdu 3,05%, Nissan 1,76% et Honda 3,39%.

En Europe, l'indice Stoxx de l'automobile perd 1,35%, de loin la plus forte baisse sectorielle du jour, et parmi les constructeurs les plus exposés au marché américain, Volkswagen recule de 1,6%, Daimler de 2,65% - la plus forte baisse de l'EuroStoxx 50 - et BMW de 2,53%.

A Paris, Renault et PSA cèdent respectivement 1,12% et 1,3%.

La baisse la plus spectaculaire du jour frappe le groupe suisse de boulangerie industrielle Aryzta, qui chute de 27,78% après la révision à la baisse de ses prévisions de résultats.

Deutsche Bank varie peu après l'annonce officielle d'un projet de suppression d'au moins 7.000 emplois au sein du groupe.

DÉTENTE SUR LES MARCHÉS ITALIENS

La Bourse de Milan gagne 0,29% après le feu vert du président Sergio Mattarella à la nomination de Giuseppe Conte à la tête du gouvernement de coalition Ligue-Mouvement 5 étoiles (M5S).

Le nouveau président du Conseil, novice en politique, a désormais la lourde tâche de former un gouvernement pour mettre en oeuvre un programme impliquant une augmentation des dépenses budgétaires et un degré d'euroscepticisme encore difficile à évaluer.

"Nous continuons de penser qu'un tel gouvernement aurait probablement une durée de vie limitée", écrivent les économistes de Citi, qui soulignent l'étroitesse de la majorité parlementaire et "les grandes différences entre les ADN et - plus important - les priorités géographiques des deux partis qui le soutiennent".

Le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans revient à 2,35%, après un pic de quinze mois à 2,455% mercredi.

Le dix ans allemand est lui en légère hausse à 0,516% après la confirmation des chiffres de la croissance allemande au premier trimestre, à 0,3% par rapport aux trois derniers mois de 2017 et 1,6% sur un an.

Le marché obligataire européen attend à 11h30 GMT la publication du compte rendu de la réunion de politique monétaire d'avril de la Banque centrale européenne (BCE).

Le marché pétrolier, lui, évolue dans le rouge, pénalisé à la fois par la hausse inattendue des stock aux Etats-Unis et par les craintes d'une augmentation de la production de l'Opep en réaction aux sanctions américaines contre l'Iran et le Venezuela. Le Brent reste toutefois à portée des 80 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand