L'opération, retardée à plusieurs reprises, valorise le groupe à 11,5 milliards d'euros sur la base de ses fonds propres. Elle prélude à une cotation en Bourse des actions du spécialiste français du nucléaire d'ici la fin du premier semestre 2011.

Areva n'est actuellement coté que sous la forme de certificats d'investissement qui représentent environ 4% de son capital. Ceux-ci ont clôturé jeudi en hausse de 0,97% à 358,50 euros.

La levée de fonds représente au total 7,2% du capital d'Areva.

L'Etat, qui contrôle aujourd'hui près de 90% d'Areva, s'était initialement fixé comme objectif de boucler une augmentation de capital d'un maximum de 15% avant la fin 2010 auprès d'investisseurs industriels et financiers, pour un montant global estimé entre 1,5 milliard et 3 milliards d'euros.

Mais il a dû se résoudre à participer lui-même à l'opération à hauteur de 300 millions d'euros dans le cadre d'une levée de fonds bien plus modeste que prévu, même si d'autres opérations pourraient venir la compléter ultérieurement.

Areva émettra également des actions préférentielles sans droit de vote au prix de 32,17 euros par action, soit une décote d'environ un pour cent comparé au prix de souscription du fonds du Koweït (KIA) et de l'Etat français, pour un montant maximal de 38.312.025,08 euros.

Le directoire d'Areva a décidé de procéder à l'émission des titres nouveaux à l'issue de l'assemble générale.

L'Etat, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et KIA ont conclu un pacte d'actionnaires d'une durée de 10 ans à compter de la réalisation de l'augmentation de capital réservée.

La France négociait depuis fin 2009 avec le Koweït, le fonds souverain du Qatar et le japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Mais le processus a pris du retard ces dernières semaines, notamment parce que le Qatar avait conditionné sa participation à l'opération à la possibilité d'investir dans les activités minières d'Areva.

Cyril Altmeyer, édité par Dominique Rodriguez