Londres (awp/afp) - Des trains aux pubs en passant par les spectacles ou les pompiers... Tous les secteurs d'activité sont touchés par les pénuries d'employés malades du coronavirus et en quarantaine. Des absences qui viennent ruiner pour beaucoup la saison cruciale des fêtes.

"La pandémie se traduit malheureusement par des manques d'employés, nous faisons ce que nous pouvons pour maintenir nos horaires normaux mais il pourrait y avoir des annulations de dernière minute", avertit ainsi la compagnie ferroviaire régionale Avanti West Coast sur Twitter. Même chose chez sa concurrente LNER qui "modifie" ses horaires de service à cause des absences liées au Covid-19, entre autres compagnies.

Le château d'Edimbourg ou le célèbre Musée d'Histoire Naturelle à Londres ont dû fermer leurs portes plusieurs jours en pleines vacances de Noël également pour cause de personnel malade. Les théâtres du West End annulent en série des représentations ("Casse-Noisettes", "Le roi Lion"...), pour protéger leurs artistes ou le public.

L'hôtellerie-restauration n'est pas épargnée, et les annonces de fermetures se multiplient sur les réseaux sociaux. "Nous nous excusons pour toutes les tables que nous avons dû annuler (...). Nous avons dû fermer pour la sécurité de nos employés restants et de nos clients", écrit ainsi le pub londonien Duke of Richmond sur Instagram. Le Royaume-Uni a enregistré lundi plus de 90'000 nouveaux cas de Covid, un record depuis le début de la pandémie, vu l'ascension exponientielle du variant Omicron.

Le gouvernement du conservateur Boris Johnson, en pleine tourmente politique à la suite d'une série de scandales, s'en tient pour l'instant à quelques mesures dont l'incitation à travailler à la maison. Le pass Covid est exigé pour les boîtes de nuit et les grandes salles.

A bout de souffle

Il a ainsi fait fi des demandes de ses principaux conseillers scientifiques qui avancent des projections catastrophiques d'hospitalisations et décès d'ici avril. L'organisation patronale CBI a averti que les craintes liées au variant "pèsent sur les ventes" avec une croissance des achats qui a ralenti en décembre, et particulièrement depuis une semaine, lors de ce qui devrait normalement être la période la plus chargée de l'année dans les magasins.

Pour les établissements d'hôtellerie-restauration obligés de fermer des mois durant depuis le début de la pandémie, ces difficultés s'ajoutent à un manque d'employés déjà aigu avant la déferlante Omicron, et à une chute brusque de chiffre d'affaires, les clients effrayés par le variant annulant leurs réservations. Face aux appels de plus en plus pressants d'entreprises à bout de souffle, le gouvernement vient de débloquer un milliard de livres d'aides.

Avec l'envolée des cas de Covid-19 liés au variant Omicron, "les gens se montrent à raison plus prudents (...), ce qui se ressent sur l'hôtellerie-restauration, les loisirs et le secteur culturel lors de ce qui est d'ordinaire la période la plus chargée de l'année", a souligné le Premier ministre Boris Johnson dans un communiqué du Trésor.

En Angleterre, les entreprises des loisirs et de l'hôtellerie-restauration, ces dernières déplorant entre 40 et 60% de pertes de chiffre d'affaires comparé à un décembre normal, pourront ainsi bénéficier d'indemnités allant jusqu'à 6000 livres par lieu, entre autres mesures. Au Pays de Galles, où tous les événements sportifs se joueront sans spectateurs à partir du 26 décembre, le gouvernement régional a de son côté annoncé 3 millions de livres dédiés à un fonds pour les clubs et salles qui seront lésés.

Du côté des services publics, face aux rangs dépeuplés des enseignants dans les écoles où le virus circule à pleine vitesse, le ministre de l'Education Nadhim Zahawi en appelé aux professeurs retraités à reprendre du service temporairement. A Londres, les syndicats ont prévenu que les pompiers faisaient face à des pénuries de main d'oeuvre "sans précédent" même s'ils assurent que leurs capacités de réponse ne sont pas encore en péril.

Mais l'angoisse des autorités, c'est de voir les services hospitaliers, qui menacent d'être débordés par la vague Omicron, encore plus fragilisés à cause de personnel malade. Selon les autorités, douze personnes contaminées par le variant sont pour l'instant mortes et 104 sont hospitalisées au Royaume-Uni, l'un des pays déjà parmi les plus touchés par la pandémie en Europe avec plus de 147.000 morts.

afp/vj