PARIS, 18 avril (Reuters) - Les Français donnent raison à 61% à Emmanuel Macron d'avoir différé ses annonces en matière sociale après l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris mais attendent néanmoins du président qu'il prenne la parole, selon un sondage Odexa-Dentsu Consulting pour Franceinfo et Le Figaro publié jeudi soir.

Les annonces que devaient faire le président lundi soir pour clore le "Grand débat" mis en place en réponse à la crise des "Gilets jaunes" ont filtré dans la presse.

Certaines sont jugées conformes aux conclusions de la concertation nationale qui a duré trois mois. C'est notamment le cas de la réindexation des retraites sur l'inflation (qui correspond aux attentes pour 74% des sondés) et de la baisse de l'impôt sur le revenu pour les personnes taxées aux premières tranches (77%).

En revanche, pour 62% des sondés, la suppression de l'Ecole nationale d'administration (ENA) ne correspond pas aux conclusions du "Grand débat". Les Français sont partagés (50% pour-49% contre) sur la fin des 35 heures de travail hebdomadaires et résolument contre (70%) le report de l'âge légal de la retraite.

Près de 80% des sondés sont contre la suppression d'un ou deux jours fériés.

Le fait de ne pas revenir sur la suppression de l'ISF est également mal vu: 76% des Français estiment que ce statu quo ne répond pas aux attentes du "Grand débat".

Dans ce contexte, les Français continuent de demander aux "Gilets jaunes" de suspendre leur manifestation du samedi. Cinquante-quatre pour cent des sondés disent souhaiter une pause dans la mobilisation samedi prochain, soit autant que lors d'une enquête publiée le 25 février.

L'enquête a été réalisée les 17 et 18 avril via internet auprès d'un échantillon de 1.003 Français représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. (Danielle Rouquié, édité par Henri-Pierre André)