LE CAIRE, 20 avril (Reuters) - Les Égyptiens sont appelés aux urnes à partir de samedi pour se prononcer sur le projet de réforme constitutionnelle, adopté par le parlement mardi dernier, qui pourrait permettre au président Abdel Fattah al Sissi de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2030 et d'élargir ses prérogatives.

Les soutiens de Sissi considèrent ces changements indispensables pour que le président en exercice puisse parvenir à boucler des projets de développements et des réformes économiques majeurs.

Les détracteurs de cette réforme constitutionnelle y voient une bascule vers un régime autoritaire, avec davantage de pouvoirs concentrés par Sissi.

Environ 55 millions d'électeurs sont invités à se prononcer pendant trois jours, de samedi à lundi, sur un texte que le parlement a massivement adopté mardi dernier.

Si la victoire du "oui" est attendue, les observateurs estiment que le taux de participation sera perçu comme le révélateur de la popularité de Sissi, en baisse depuis 2016 et la mise en place de mesures d'austérité.

Le texte propose de faire passer la durée du mandat présidentiel de quatre à six ans et de ne pas tenir compte de ceux que Sissi a déjà accomplis, ce qui lui permettrait de rester au pouvoir jusqu'en 2030.

Un amendement confère par ailleurs au président de nouvelles prérogatives en matière de nomination des juges et des procureurs; d'autres stipulent que l'armée a le devoir de protéger "la Constitution, la démocratie, la cohésion fondamentale du pays et sa nature civile" et élargissent les compétences des tribunaux militaires. (Yousef Saba; Jean Terzian pour le service français)