Pour autant, les traders ont fait état d'une certaine prudence ambiante, en raison de l'échéance électorale du week-end en Italie.

Cependant, un indice Ifo du climat des affaires en Allemagne qui a enregistré sa plus forte hausse depuis juillet 2010 a également bien contribué à redonner des couleurs aux places européennes.

"On semble plus calme aujourd'hui avec un Ifo qui montre que les choses évoluent dans la bonne direction, en tout cas pour l'économie allemande", commente Gerhard Schwarz (Baader Bank). "Je pense qu'on va à présent digérer tout ça quelques semaines et après, à mon avis, la tendance haussière reprendra".

À Paris, le CAC 40 a gagné 2,25% (81,48 points) à 3.706,28. À Francfort, le Dax a pris 1,03% et à Londres, le FTSE a progressé de 0,7%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 avance de 1,95%. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC inscrit un gain de 1,25%.

Wall Street est elle aussi repartie à la hausse, après deux séances de baisse d'affilée qui ont vu le S&P-500 perdre 1,9%, stimulée par les résultats et prévisions publiées jeudi par Hewlett-Packard.

La Bourse américaine avait mal digéré le compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale, paru mercredi, qui laissait entendre qu'elle y réfléchirait à deux fois avant de prendre de nouvelles mesures de relance.

La hausse des places européennes est généralisée sur l'ensemble des secteurs avec en tête le BTP et matériaux de construction, qui gagne 2,20%, suivi par les télécoms (+2,07%).

Aux valeurs, Air France-KLM (-6,69%) enregistre la deuxième plus forte baisse de l'Euro Stoxx 600 après avoir fait état pourtant d'une réduction de sa perte d'exploitation en 2012 à 300 millions d'euros contre une perte de 353 millions en 2011.

A l'inverse, Eiffage inscrit la deuxième meilleure performance de la journée (+5,56%). Le groupe de BTP et de concessions a fait état vendredi d'un chiffre d'affaires en hausse de 2,2% au titre de 2012, la bonne tenue de son activité en France ayant compensé un retrait dans le reste de l'Europe.

L'euro pour sa part a inscrit un plus bas de six semaines contre le dollar, conséquence du fait que les banques rembourseront à la BCE 61,1 milliards d'euros de prêts contractés en février 2012 au terme d'une seconde opération de refinancement à trois ans (LTRO), soit moins que les 130 milliards attendus.

"Cela veut dire que la confiance n'est toujours pas là et c'est négatif pour l'euro", commente Sébastien Galy (Société Générale à New York).

Deux autres éléments ont également affecté l'euro: l'incertitude sur l'issue des élections législatives des 24 et 25 février en Italie et le fait que la Commission européenne ait estimé que la zone euro ne renouerait pas avec la croissance avant 2014.

Les annonces sur les remboursements de LTRO ont en revanche profité un temps au marché obligataire: le rendement du Schatz allemand à deux ans a touché un plus bas de six semaines. Les Bunds avaient gagné plus d'un point jeudi à la faveur de statistiques qui avaient montré que la conjoncture économique déjà médiocre de la zone euro s'était encore détériorée contre toute attente.

Les Bunds ont finalement terminé la séance sans grand changement.

"A moyen terme, je ne pense pas que les Bunds soient fortement affectés par les remboursements parce que nous pensons que la BCE compte bien maintenir des taux d'intérêt réels bas jusqu'à la fin de l'année au moins", commente Chiara Manenti (Intesa Sanpaolo).

Pour le reste, la dette allemande devrait faire montre de résistance au moins jusqu'à la publication des résultats des législatives italiennes lundi soir.

Sur le marché pétrolier, le Brent réagissait bien à l'indice Ifo, après son recul de près de 2% jeudi. Le brut léger américain était lui en léger recul, après avoir inscrit un plus bas de six semaines jeudi.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Nicolas Delame