Des rumeurs selon lesquelles l'organisme de réglementation de l'État chinois, la China Securities Regulatory Commission, pourrait annoncer prochainement des mesures pour soutenir son marché intérieur en difficulté ont aussi contribué à un timide retour des acheteurs.

L'annonce très attendue du budget 2013 de l'Etat espagnol, dont Mariano Rajoy espère qu'il permettra à Madrid d'éviter d'avoir à demander une aide internationale ou des conditions trop strictes s'il devait s'y résoudre, n'a finalement eu lieu qu'en toute fin de séance et a eu peu d'impact dans l'immédiat sur les marchés financiers.

"Nous ne connaîtrons pas les détails de ce qu'annonce (le gouvernement espagnol) avant trois ou quatre jours, avec la publication des documents officiels", commente Oliver Wallin, directeur des investissements chez Octopus Investments.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,72% à 3.439,32 points. Le Footsie britannique a pris 0,2% et le Dax allemand 0,19%, tandis que l'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a progressé de 0,3%. Sur les marchés américains, les variations vont de zéro à +0,5% au moment de la clôture européenne.

En Europe, les perspectives économiques se sont encore assombries avec la publication d'un indice de confiance des investisseurs à son plus bas niveau en trois ans et une série d'indicateurs, notamment en Allemagne, pointant vers la récession.

Le nombre de demandeurs d'emploi a notamment augmenté pour le sixième mois consécutif au mois de septembre en Allemagne, signe que la demande intérieure ne parvient peut-être pas à compenser la baisse des exportations due à la crise de la dette en zone euro.

L'une des conséquences de la hausse du chômage outre-Rhin pourrait être une hostilité croissante des Allemands à tout nouveau plan de sauvetage pour les pays en difficulté de la zone euro, au moment où l'Espagne et la Grèce pèsent de nouveau les marchés.

Même tableau aux Etats-Unis où les commandes de biens durables - principal moteur de la croissance - ont lourdement chuté au mois d'août, assombrissant les perspectives de croissance du pays, malgré des signaux positifs d'amélioration du marché de l'emploi.

Nettement remonté ces derniers jours, le rendement de la dette espagnole à 10 ans s'est stabilisé sous la barre des 6% en attendant de connaître le détail des réformes structurelles envisagées pour réduire le déficit budgétaire espagnol.

Cette relative détente sur le marché obligataire a profité à l'Italie, qui a placé 6,645 milliards d'euros de dette à échéances de cinq et dix ans, avec des coûts de financement en baisse, au plus bas depuis mai 2011 pour le papier à cinq ans.

Aux valeurs, la déprime des valeurs de la distribution (-1,29%) et de l'automobile (-0,48%) se confirme, ces secteurs étant les seuls à évoluer dans le rouge.

La distribution a été plombée par le suédois Hennes & Mauritz (H&M) (-5,76%). H&M, deuxième enseigne mondiale d'habillement, a fait état jeudi d'un bénéfice avant impôt stable au troisième trimestre, mais inférieur aux prévisions.

Le secteur automobile est de son côté déprimé par les perspectives d'une stagnation du marché au moins jusqu'en 2013, les constructeurs faisant l'un après l'autre part de leur pessimisme au Mondial de l'automobile de Paris.

Sur le marché des changes, l'euro recule légèrement face au dollar, autour de 1,2855, et se rapproche à nouveau de son plus bas de deux semaines atteint mercredi, à 1,2835 dollar.

Les cours du pétrole ont en revanche fortement augmenté, dans un contexte de tensions entre l'Iran et les pays occidentaux. Le Brent s'adjuge 1,97 dollar à 112 dollars le baril. Le brut léger américain prend 1,34 dollar à 91,35, dopé aussi par la faiblesse des stocks américains.

Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison