De son côté, l'euro perdait près de 1% face au dollar après que Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE), a dit qu'un taux de change de la monnaie unique n'était pas un objectif de politique monétaire, tout en soulignant qu'il était important pour la croissance et la stabilité des prix.

À Paris, le CAC 40 a terminé en recul de 1,15% (-41,85 points) à 3.601,05. Le Footsie britannique a cédé 1,06% mais le Dax allemand a gagné 0,13%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,74% pour tomber à un plus de clôture de 2013.

Sous le coup d'indicateurs macro-économiques offrant un tableau contrasté de la conjoncture et d'un recul des valeurs liées à la distribution, les trois principaux indices de Wall Street reculaient de plus de 0,5% à l'approche de la mi-séance de la Bourse américaine.

Celle-ci avait terminé la veille à des niveaux proches de ses pics de plus de cinq ans atteints la semaine dernière.

En plus de l'impact de Wall Street, les places européennes ont peut-être pâti de l'appréciation de la conjoncture de la zone euro par Mario Draghi, estimant que les risques pesant sur l'économie étaient dans leur majorité baissiers et que l'activité devrait rester faible au cours des mois à venir.

Le président de la BCE a tenu ses propos à l'occasion de la décision, attendue, de l'institution de Francfort de laisser son taux directeur inchangé au plus bas record de 0,75%.

Le titre Sanofi, l'une des principales pondérations du CAC 40, a perdu 3,99% à 66, 60 euros après que le groupe pharmaceutique, confronté à la concurrence des générique, a dit que son bénéfice par action pourrait baisser de 5% en 2013.

Le compartiment pharmaceutique européen (-0,75%) a ainsi subi la deuxième plus forte baisse du jour, les pétrolières (-0,81%) ayant inscrit le recul le plus marqué.

Les cours du Brent ont atteint leur niveau le plus élevé depuis septembre en raison notamment de tensions au Moyen Orient tandis que celui du brut léger américain a pâti des statistiques américaines jugées mitigées et du renchérissement du dollar.

Le billet vert et le yen ont été plébiscités après les déclarations de Mario Draghi sur l'importance du taux de change de l'euro. Avant le repli de ce jeudi, la monnaie unique affichait une hausse de plus de 2% face au dollar depuis le début de l'année et un bond de 10% face au yen.

Cette appréciation de l'euro avait d'ailleurs conduit bon nombre de responsables politiques français, François Hollande en tête, à tirer la sonnette d'alarme, le président de la République ayant même appelé de ses voeux la définition d'une politique de taux de change.

"De toute évidence, Mario Draghi ne veut pas voir l'euro monter beaucoup plus haut. Il y a une pression énorme de la part des Français. (Le président de la BCE) a manifesté son mécontentement par rapport au niveau actuel de l'euro", a déclaré Boris Schlossberg, directeur général chez BK Asset Management.

Sur le marché obligataire, le rendement des obligations souveraines irlandaises à 10 ans est passé sous la barre de 4%, tombant même à un moment à son niveau d'avant la crise financière de 2007 après que Dublin a conclu un accord, relatif à une banque en faillite, avec la BCE qui permettra au pays de réduire la charge de sa dette.

De son côté, les prix des emprunts de Trésor américain progressaient dans un mouvement de repli vers des actifs jugés sûrs après que les propos de Mario Draghi se sont avérés moins optimistes que ce qu'avaient espéré les intervenants de marché.

Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat