Wall Street était également orientée à la baisse au même moment, les indices manufacturiers propres au secteur manufacturier américain parus dans la journée étant eux-mêmes en demi-teinte et n'ayant pu de ce fait compenser la médiocre performance de leurs homologues européens.

L'indice CAC 40 termine sur une perte de 0,48% à 4.252,29 points. Le FTSE et le Dax cèdent respectivement 0,28% et 0,42%. L'indice FTSEurofirst 300 abandonne 0,40% et l'EuroStoxx 50 0,22%.

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC 40 a perdu 1,01%.

Les places dites périphériques ont fait mieux, dans l'espoir que la Banque centrale européenne se lance bel et bien dans une politique d'assouplissement quantitatif. Milan gagne 0,62%, Madrid 0,69% et Athènes 1,22%.

L'activité manufacturière dans la zone euro a terminé 2014 sur une note mitigée, les nouvelles commandes et l'emploi n'ayant enregistré qu'une croissance modérée.

Quant aux indices américains, l'un, le PMI, est au plus bas depuis janvier 2014, et l'autre, l'ISM, au plus bas depuis six mois, les deux attestant toutefois d'une poursuite de la croissance, mais à un rythme ralenti.

Un troisième indicateur, les dépenses de construction, n'a pas été plus favorable, puisque ces dernières ont reculé de façon inattendue.

Un contexte économique morose et l'incertitude créée par les élections législatives qui doivent avoir lieu à la fin du mois en Grèce ne poussent pas les investisseurs à ouvrir des positions larges sur les valeurs européennes.

"Même si le président de la BCE (Mario) Draghi rend de plus en plus probable un assouplissement quantitatif dans le courant de l'année, le Dax et d'autres marchés européens n'ont pu s'abstraire du sentiment baissier qui a gâté la fin de l'année dernière", commente Connor Campbell, analyste de Spreadex.

"Nous sommes en pleine préparation technique pour ajuster l'ampleur, le rythme et la nature des mesures qui seraient à prendre début 2015 s'il devient nécessaire de réagir à une trop longue période de faible inflation. Il y a unanimité là-dessus au sein du Conseil des gouverneurs", a dit Mario Draghi dans une interview au quotidien allemand Handelsblatt.

Ces déclarations, ainsi que les statistiques manufacturières décevantes, ont porté l'euro à un plus bas de quatre ans et demi contre le dollar, de 1,2035. Le dollar a également atteint la parité contre le franc suisse pour la première fois en plus de quatre ans.

En dehors des bancaires, en hausse de 0,48%, tous les indices sectoriels européens ont fini dans le rouge. Crédit Agricole, avec un gain de 1,3%, est ainsi la plus forte hausse de l'indice CAC 40.

Deux banques italiennes, UniCredit et Intesa Sanpaolo, réalisent les deux meilleures performances de l'indice EuroStoxx 50 avec des gains respectifs de 1,87 et 1,32%. D'autres banques figurent également dans le classement de tête des gains de cet indice ce vendredi.

Dans ce compartiment toujours, RBS lâche toutefois 1,3% car la banque risque de devoir payer plus que prévu pour régler un contentieux aux Etats-Unis lié à la vente litigieuse de produits titrisés, selon le Times.

Sur le marché obligataire, les taux de rendement à 10 ans allemand, français, espagnol et italien sont tombés à de nouveaux plus bas historiques, respectivement à 0,493%, 0,78%, 1,507% et 1,756%. En particulier, c'est la première fois que le rendement du Bund à 10 ans tombe sous 0,5% et que l'équivalent du 10 ans italien s'inscrit à moins de 1,80%.

Le rendement de l'obligation allemande à cinq ans s'est retrouvé en territoire négatif pour la première fois également.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : CAC 40, DAX, BCE Inc., Euro STOXX 50, UniCredit SpA