La tendance est affaiblie depuis l'ouverture par la révision en baisse des prévisions de croissance de la Banque mondiale pour 2015 et 2016, qui ont réveillé les craintes que les bienfaits de la baisse du coût du pétrole ne soient annulés par une conjoncture anémique et la menace de déflation.

L'avocat général de la Cour européenne de Justice (CJUE) a émis un avis favorable sur le programme d'opérations sur titres (OMT) de la Banque centrale européenne lui permettant d'acheter dans certaines conditions des obligations d'Etat de pays la zone euro, sous la réserve qu'elle ne soit pas directement impliquée dans un programme d'aide dont bénéficieraient les pays concernés.

Cet avis, s'il est suivi par la Cour comme c'est généralement le cas, devrait contribuer à déterminer les modalités du programme d'achat massif de titres souverains que la BCE prépare et qu'elle pourrait annoncer dès la prochaine réunion de son conseil des gouverneurs du 22 janvier, afin de prévenir les risques de déflation au sein de la zone euro.

L'annonce a entraîné une baisse les rendements des obligations souveraines italiennes, espagnoles et portugaises à leurs plus bas du jour et l'euro est passé pour la première fois depuis neuf ans sous le niveau de la première cotation de son histoire, le 4 janvier 1999, à 1,1747 dollar.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,18% à 4.282,62 points vers 11h50 GMT après avoir reculé jusqu'à 4.210 points en début de séance. À Francfort, le Dax cède 0,1% et à Londres, le FTSE perd encore 1,6%, plombé par les minières. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,5% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro est stable.

Les futures sur indices new-yorkais signalent à ce stade une ouverture de Wall Street en baisse de 0,2% à 0,3%.

Les cours des métaux ont accentué leurs pertes. Le cuivre (-5,4%), considéré comme un baromètre de la production industrielle, se traite à ses plus bas niveaux en cinq ans et demi, entraînant dans son sillage les valeurs minières comme Glencore (-10,67%), plus net recul de l'indice paneuropéen large Stoxx 600, Anglo American (-9,3%) et Antofagasta (-7,6%). ArcelorMittal (-4,8%), affiche la plus forte baisse du CAC 40 à Paris, suivi d'EDF (-2,7%) et de GDF-Suez (-2,6%).

"Ces inquiétudes sur la croissance occupent les marchés et c'est lié à la question de la déflation", dit Christian Gattiker, responsable de la recherche chez Julius Baer. "Cela crée du stress sur le marché puisqu'est posée la question de la solvabilité et de la liquidité des producteurs de pétrole."

Le baril de Brent se stabilise autour de 45,85 dollars, près de ses plus bas niveaux en près de six ans touchés la veille.

Les investisseurs seront attentifs à la publication des ventes de détail aux Etats-Unis, ainsi qu'aux résultats des banques JPMorgan Chase et Wells Fargo, après ceux d'Alcoa qui a lancé la saison lundi soir.

(avec Lionel Laurent, Alistair Smout et Francesco Canepa, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)