À Paris, le CAC 40 recule de 0,77% (-26,92 points) à 3.486,31 points vers 12h50. Au même moment à Francfort, le Dax cède 0,92% et à Londres, le FTSE perd 1,12%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 se replie de 0,81%.

Les opérateurs de marché se livrent à des prises bénéfices après un rally boursier de plusieurs semaines soutenu par des espoirs d'une intervention des banques centrales de part et d'autre de l'Atlantique pour soutenir l'économie.

Les investisseurs spéculent en particulier sur une action de la BCE sous la forme de rachats de dettes souveraines qui permettraient de faire baisser les coûts d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie.

Dans l'attente d'un éventuel geste de la BCE, les inquiétudes sur la croissance sont remontées d'un cran après l'annonce d'une baisse des exportations japonaises, la plus forte en six mois, en raison de l'érosion de la demande européenne et chinoise.

La prudence est encore renforcée par la visite en Grèce prévue ce mercredi du président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. Athènes tente de convaincre ses partenaires européens de lui donner plus de temps pour mener à bien les réformes prévues par le plan d'aide accordé en mars.

"Nous sommes au début d'une période de plusieurs semaines d'évènements politiques cruciaux comme les rencontres en Grèce, la réunion de la BCE le 6 septembre et la décision de la Cour constitutionnelle allemande sur le MES la semaine d'après", fait observer Tammo Greetfeld, stratège sur les actions chez UniCredit.

"Nous pensons que l'évolution de ces facteurs, à laquelle s'ajoutent les révisions à la baisse des prévisions de résultats des entreprises, signifie que le rally actuel ne durera pas et que les marchés d'actions vont baisser", ajoute l'analyste.

Le regain de prudence des investisseurs se traduit par un repli des valeurs les plus cycliques, comme les produits de base (-1,75%) et la chimie (-1,23%).

A l'inverse, le titre Delhaize grimpait de près de 5% alors que le groupe belge de distribution a publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu tout en avertissant que ses résultats annuels 2012 se situeraient dans le bas de la fourchette initiale de ses prévisions.

La baisse de l'appétit pour le risque provoque un retour des investisseurs vers le Bund allemand, valeur refuge par excellence. Sur le marché primaire, l'Allemagne a adjugé ce mercredi 4,083 milliards d'euros de notes à deux ans à un rendement nul, une opération qui s'est déroulée sans difficulté selon les analystes.

De son côté, l'euro résiste bien face au billet vert après avoir touché la veille un plus haut de sept semaines à 1,2488 dollar. "Tous les commentaires constructifs, donnant à la Grèce une chance d'obtenir un nouveau plan de soutien, constituent un élément qui pourrait soutenir une nouvelle hausse de l'euro", a souligné Ulrich Leuchtmann, directeur de la recherche sur les changes chez Commerzbank.

Le baril de Brent souffle un peu après avoir rebondi depuis son plus bas annuel à 88,49 dollars en juin à des plus hauts de trois mois. Les cours restent soutenus par les attentes d'un geste des banques centrales et par des tensions sur les approvisionnements en pétrole du Moyen-Orient.

Blandine Hénault pour le service français, édité par Marc Angrand