La crise de la dette de la zone euro recommence à peser sur les marchés d'actions alors même que les intervenants nourrissent l'espoir de gestes en faveur de la croissance depuis que le président de la BCE Mario Draghi a dit, voici deux semaines, que la banque centrale était prête à faire tout le nécessaire pour préserver l'euro.

L'indice FTSEurofirst 300 a connu un rally de 8% depuis cette annonce avant de chuter de 0,44% aujourd'hui. À Paris, le CAC-40 a perdu 0,27% (-9,21 points) à 3.426,41.

Une statistique de croissance japonaise inférieure aux attentes explique aussi le repli des marchés.

L'économie japonaise a crû de 0,3% entre avril et juin, moitié moins que prévu, soulevant des doutes sur la solidité de la reprise économique alors que les dépenses des consommateurs ralentissent et que la crise de la dette en Europe pèse sur la demande mondiale.

"Je suis juste un peu prudent à court terme; je pense qu'on risque de dériver un peu jusqu'à la fin août", dit Richard Robinson (Ashburton), estimant que les engagements verbaux de la BCE risquent de se heurter à des obstacles politiques avant de se concrétiser.

Ce contexte ne porte toutefois pas préjudice à l'euro, qui progresse autour de 1,2335 dollar pour la première fois en quatre séances sur des rachats de positions courtes. Mais sa position reste précaire et son rebond s'inscrit dans un marché vide et sans conviction, font valoir les cambistes.

Sur le marché obligataire, l'Italie a placé ce lundi pour huit milliards d'euros de bons du Trésor à un an à un rendement au plus haut depuis la mi-juin mais aussi avec un coefficient de couverture en hausse, les professionnels restant là encore dans l'expectative vis-à-vis des mesures que pourrait éventuellement prendre la BCE.

Le rendement du papier italien à deux ans a gagné huit points de base à 3,53% et son homologue espagnol a pris neuf points de base à 4,15%.

Les contrats pétroliers évoluent en ordre dispersé. Ceux sur le Brent progressent, en raison d'une baisse prévisible sensible de la production en mer du Nord, tandis que ceux sur le WTI américain régressent, réagissant surtout à la statistique nippone.

Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Natalie Huet