À Paris, le CAC 40 ne progressait plus que de 0,11% à points vers 12h45. À Francfort, le Dax avançait de 0,13% et à Londres, le FTSE était en hausse de 0,39%. L'indice paneuropéen Eurostoxx 50 gagnait un modeste 0,06%.

En Europe, seules les valeurs les plus cycliques, qui avaient lourdement chuté mercredi, rebondissent encore de manière sensible, les produits de base signant la plus forte hausse sectorielle (+1,18%). A l'inverse, les valeurs des services aux collectivités accusent le recul le plus marqué (-0,68%).

Les investisseurs semblent revoir un peu à la baisse les attentes suscitées par le compte-rendu de la réunion d'août de la Réserve fédérale, qui a entrouvert la porte à un nouvel assouplissement monétaire à relativement courte échéance, mais seulement à condition que la conjoncture économique ne s'améliore de manière "nette et durable".

Or, les indicateurs américains publiés depuis cette date ont été plutôt encourageants, en particulier les chiffres de l'emploi en juillet, laissant le débat en suspens et les analystes dubitatifs.

"L'environnement économique a changé et il n'est pas sûr que la Fed prenne des mesures aussi agressives que celles que les marchés semblent anticiper", a expliqué Yuji Saito, responsable changes chez Crédit Agricole à Tokyo.

La situation économique se dégrade en revanche dans la zone euro, où les indices PMI publiés jeudi par Markit suggèrent une contraction de 0,5-0,6% du produit intérieur brut (PIB) au troisième trimestre, ce qui plongerait la zone dans sa deuxième récession en trois ans.

"(Les indices) sont à un niveau conforme à la contraction du PIB dans la zone euro. On peut toujours faire valoir qu'ils sont un peu meilleurs qu'attendu, mais il n'y a pas grand chose d'autre à ajouter", a commenté Jeavon Lolay, économiste chez Lloyds Banking Group.

La croissance de l'Allemagne, première économie de la zone, a de son côté ralenti à 0,3% au deuxième trimestre en raison d'une forte baisse des investissements, signe jugé préoccupant par les analystes pour la croissance au deuxième semestre.

La seule éclaircie de la matinée sur le plan statistique est venue de France, où le rythme de contraction de l'activité dans le secteur privé a ralenti au mois d'août, les indicateurs PMI correspondant ressortant meilleurs qu'attendu par les économistes.

Sur le front de la crise de la dette, les informations de presse contradictoires sur une éventuelle action de la Banque centrale européenne pour alléger le coût d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie continuent de nourrir les spéculations.

En attendant d'y voir plus clair, les rendements du papier à dix ans espagnol et italien remontent à 6,45% et 5,70% respectivement, ce dont profitent les futures sur Bund, qui jouent leur rôle de valeur refuge et repassent au-dessus de 143,00.

Dans le dossier grec, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble a tempéré la portée des déclarations du président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, qui a préservé mercredi l'espoir nourri par Athènes de bénéficier d'un délai supplémentaire pour mettre en oeuvre ses réformes, en déclarant qu'un tel délai ne serait "pas la solution".

Sur le marché des changes, l'euro poursuit sa remontée face au billet vert, autour de 1,2560 dollar, son plus haut niveau depuis sept semaines. Certains traders s'attendent à le voir tester rapidement le seuil des 1,2600 et peut-être monter jusqu'à 1,2670.

Les cours du brut léger américain et du Brent restent orientés à la hausse et Petrochina a fait savoir qu'elle s'attendait à ce qu'ils se maintiennent dans une fourchette de 90-110 dollars par baril cette année.

Tangi Salaün pour le service français, édité par Marc Angrand