Un accord censé mettre fin au conflit ukrainien, assorti d'un cessez-le-feu, a été conclu jeudi à Minsk au terme de longues heures de pourparlers entre les dirigeants ukrainien, russe, français et allemand.

La décision de la banque centrale de Suède (Riksbank) de lancer un programme d'assouplissement quantitatif (QE) et d'abaisser son taux d'intervention, désormais négatif, a également soutenu le sentiment de marché.

Les investisseurs ont en outre été rassurés par l'annonce du relèvement par la Banque centrale européenne (BCE), de cinq milliards d'euros, du montant des liquidités d'urgence (ELA) mises à la disposition des banques grecques, alors que la Grèce et ses partenaires réitéraient à l'ouverture du sommet européen à Bruxelles leur volonté de parvenir à un accord.

A Paris, l'indice CAC 40 a clôturé en hausse de 1% à 4.726,20 points. Le Dax à Francfort, qui comprend nombre d'entreprises actives en Russie, a gagné 1,56% et le FTSE à Londres a pris 0,15%. L'Eurofirst 300, qui a atteint un pic de sept ans après l'annonce d'un cessez-le-feu en Ukraine, a gagné 0,64%. L'Eurostoxx 50 progresse de 1,29%.

La Bourse d'Athènes a grimpé 6,73%, dopée par ses banques dont l'indice a fait un bond de 14,10%, alors que les rendements des obligations grecques se sont nettement détendus, à 18,27% contre 21% pour l'échéance juillet 2017 et à 15% contre 16,0% pour l'échéance avril 2019.

Les indices de la Bourse de Moscou ont grimpé après l'accord de Minsk, de 3,56% et 2,22%, et le rouble a effacé des pertes antérieures pour progresser face au dollar et à l'euro.

La séance en Europe a en outre été marquée par une avalanche de résultats.

A Paris, Renault a caracolé en tête du CAC 40 (+11,54%), l'une des plus fortes progressions de l'Eurofirst 300, juste derrière les banques grecques. Le constructeur a annoncé un triplement de son bénéfice en 2014, l'augmentation de la productivité du groupe et une baisse des dépréciations ayant éclipsé les effets de changes négatifs et la crise du marché russe.

La plus forte baisse du CAC est pour Pernod Ricard (-4,09%) après un résultat courant stable au premier semestre 2014-2015, pénalisé par le recul de ses ventes de cognac en Chine et de sa vodka aux Etats-Unis.

EDF (-3,84%) arrive en deuxième, malgré l'annonce de résultats 2014 en hausse. "Au regard des résultats sur l'année 2014, les objectifs fixés par le groupe sur 2018 semblent difficiles à atteindre, notamment au regard de la baisse des dépenses d'investissement", estime un trader.

Ailleurs en Europe, Crédit suisse s'est envolée de 9,09% après avoir annoncé l'instauration de mesures destinées à faire face à la hausse du franc suisse et fait état d'un bénéfice au quatrième trimestre supérieur au consensus.

Sur le marché des changes, soutenu par l'augmentation de l'aide d'urgence mise à la disposition des banques grecques, l'euro se reprend face au dollar, qui perd 1% face à un panier de devises de référence à la suite d'indicateurs de conjoncture décevants sur l'emploi et la consommation.

Sur le front du pétrole, après deux jours de baisse, le brut léger américain regagne 1,86 dollar à plus de 50,60 dollars le baril et le Brent prend 2,56 dollars à 57,22 dollars le baril, dans des marchés soutenus par de nouvelles réductions des investissements dans le secteur et par la faiblesse du dollar.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)