Le bond en avant des valeurs européennes jeudi pour saluer les propos du président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, confirmant sa promesse d'augmenter la taille du bilan de l'institut d'émission pour tenter de redonner des couleurs à l'économie de la zone euro aura donc été de courte durée.

Les traders et les analystes financiers ont évoqué des doutes sur l'ampleur et le calendrier des éventuelles interventions de la BCE, ainsi que des préoccupations nées du fait que les banques prêtent moins en raison de la faiblesse de l'économie européenne, un facteur peut-être sous-estimé selon eux lors des récents tests de résistance imposés au secteur bancaire.

A Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,89% à 4.189,89 points et le Dax allemand a reculé de 0,51%. Le Footsie britannique a lui gagné 0,25%, soutenu par les valeurs minières (+1,74%).

Sur l'ensemble de la semaine, le CAC a cédé 1,02% et l'EuroStoxx 50 1,55%.

A la clôture en Europe, les grands indices américains étaient stables ou en léger recul, malgré les statistiques de l'emploi indiquant que le taux de chômage avait atteint en octobre son plus bas niveau en six ans aux Etats-Unis.

Le département américain du Travail a fait état de 214.000 créations de postes non-agricoles le mois dernier, soit moins que les 231.000 attendues en moyenne par les analystes interrogés par Reuters, et d'un taux de chômage redescendu à son niveau de juillet 2008 (5,8%).

"Le rapport de l'emploi d'aujourd'hui confirme que les Etat-Unis restent le point fort d'une économie mondiale qui s'assombrit", dit Michael Griffin (CEB).

En Europe, les valeurs bancaires ont perdu 1,44%, deuxième plus forte baisse sectorielle, derrière les technologiques (-1,74%).

Ainsi, la banque italienne UniCredit a cédé 3,34%, plus forte baisse de l'EuroStoxx 50, alors que le Crédit agricole a perdu 2,91% et Société générale 2,4%, les deux plus fortes baisses du CAC 40.

Une saison de résultats positive continue toutefois à limiter les gains.

ArcelorMittal a ainsi pris 2,32% après l'annonce d'un bénéfice brut en hausse de plus de 12% et supérieur au consensus grâce à l'amélioration de l'activité sidérurgique en Europe et aux Etats-Unis.

Sur le marché des changes, le dollar est légèrement retombé après l'emploi américain, victime de prises de profits par rapport à ses pics de plus de quatre ans face à un panier de devises et de sept ans face au yen.

Sur les marchés européens, le rouble, qui dominait les spéculations ce matin, a regagné du terrain dans l'espoir que la banque centrale russe envisage une intervention pour soutenir sa devise, qui a chuté de plus de 10% cette semaine.

Sur le font du pétrole, le Brent est repassé au-dessus de 83,50 dollars le baril, un rebond encouragé par une vague de froid aux Etats-Unis et des craintes de violation du cessez-le-feu en Ukraine.

(avec Patrick Graham, Lionel Laurent et Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)