À Paris, le CAC 40 a gagné 0,86% à 5.366,32 points et à Francfort, le Dax a pris 1,19%.

Le Footsie britannique a progressé plus modestement (+0,4%), ralenti par la hausse de la livre sterling après les propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, qualifiant de temporaire le ralentissement de l'économie britannique.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,85%, le FTSEurofirst 300 de 0,45% et le Stoxx 600 de 0,41%.

Angela Merkel a déclaré jeudi qu'elle soutiendrait un abaissement des droits de douane européens sur l'automobile, conformément à une demande des Etats-Unis, qui menacent de relever leurs propres taxes sur les importations de voitures européennes.

Mécontent de la différence entre les niveaux de taxation des importations de voitures aux Etats-Unis et dans l'Union européenne, Donald Trump a menacé le mois dernier d'imposer des droits de douane de 20% sur tous les véhicules assemblés dans l'UE, ce qui pourrait être particulièrement pénalisant pour les constructeurs allemands spécialisés dans le haut de gamme.

D'après une source du secteur automobile, l'ambassadeur des Etats-Unis en Allemagne a déclaré mercredi aux patrons de Daimler, Volkswagen et BMW que Washington pourrait renoncer à cette menace si l'UE abaissait ses droits de douane sur les importations de voitures américaines.

UN ESPOIR FRAGILE

Cette actualité a porté le compartiment automobile européen, dont l'indice Stoxx a pris 3,41%, de loin la plus forte hausse sectorielle du jour.

Daimler a gagné 3,76%, BMW 3,72%, Volkswagen 4,05% et Fiat Chrysler 5,80%.

A Paris, Renault et PSA ont pris respectivement 2,90% et 3,54%, avec aussi de fortes progressions pour Valeo (+4,07%) et Michelin (+2,87%).

L'élan donné par le compartiment automobile a profité à d'autres secteurs sensibles aux tensions commerciales comme les matières premières (+1,39%) ou les hautes technologies (+1,25%).

Si l'heure semble à un regain d'espoir, la menace globale de guerre commerciale reste bien présente puisque Washington prévoit d'appliquer dans moins de 24 heures (à 00h01 locale, 04h01 GMT vendredi) des droits de douane de 25% sur 34 milliards de dollars (29 milliards d'euros) de produits importés de Chine, et que Pékin menace de répliquer immédiatement par des mesures d'une portée équivalente.

Le ministère chinois du Commerce n'a d'ailleurs pas hésité à employer un vocabulaire militaire en reprochant aux Etats-Unis de vouloir "ouvrir le feu" sur le reste du monde.

En Europe, en dehors de l'automobile, Sodexo s'est distingué avec un bond de 8,69%, la plus forte hausse du Stoxx 600. Le spécialiste de la restauration collective et des services prépayés a fait état d'une croissance interne de 1,4% sur le seul troisième trimestre de son exercice décalé, légèrement inférieure à la tendance du premier semestre mais meilleure qu'attendu, et a confirmé ses objectifs financiers annuels qu'il avait récemment revus en baisse.

WALL STREET ATTEND DES NOUVELLES DE LA FED

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street montent avec modération, une prudence qui s'explique par l'attente du communiqué, prévu pour 18h00 GMT, du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, avec d'éventuels indices sur le rythme des resserrements à venir.

Sur le marché des changes, le dollar se déprécie de 0,37% face à un panier de devises de référence.

L'euro, lui, gagne 0,37% face au billet vert et a repassé le seuil de 1,17 dollar pour la première fois depuis le 26 juin, en profitant entre autres de la hausse de 2,6%, plus marquée qu'attendu, des commandes à l'industrie en Allemagne en mai après quatre mois de baisse.

Le yuan est pratiquement stable, les déclarations de la banque centrale chinoise après la baisse récente ayant semble-t-il atteint leur objectif, au moins provisoirement.

Du côté du pétrole, les cours se sont orientés nettement à la baisse après l'annonce d'une hausse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière. Le baril de brut texan a perdu plus de 1% pour redescendre vers 73 dollars avant de réduire ses pertes. Le Brent de mer du Nord a reculé pour sa part de 0,5% pour passer sous 78 dollars avant de se stabiliser.

(Édité par Betrand Boucey)

par Patrick Vignal