EREVAN, 2 avril (Reuters) - Les Arméniens sont appelés dimanche à élire un nouveau parlement dont le rôle sera élargi à la suite d'une réforme constitutionnelle controversée.

Dans le cadre de cette réforme adoptée par référendum en décembre 2015, le parlement, et non plus les électeurs directement, désignera pour la première fois le président tandis que le chef du gouvernement verra ses pouvoirs renforcés au détriment du chef de l'Etat, réduit à un rôle essentiellement honorifique.

L'opposition dénonce une manoeuvre destinée à permettre à l'actuel président Serge Sarkissian de se glisser dans les habits d'un Premier ministre plus puissant à l'issue de son mandat en 2018.

Le chef de l'Etat, âgé de 62 ans, dément que cette réforme vise à prolonger sa carrière politique.

Le résultat des élections législatives de dimanche est difficile à prévoir. D'après les sondages, le Parti républicain de Serge Sarkissian est au coude-à-coude avec une alliance d'opposition conduite par l'homme d'affaires Gagik Tsaroukian.

La formation de ce dernier a déjà participé au pouvoir dans le cadre d'une coalition avec le Parti républicain et on ignore s'il serait prêt à renouveler cette expérience.

Le parti présidentiel s'appuie notamment sur la popularité du Premier ministre, Karen Karapetian, mais il est affaibli par les difficultés économiques traversées par l'Arménie. Pays du Caucase d'environ trois millions d'habitants, cette dernière subit les retombées des déboires économiques de la Russie, dont l'aide et les investissements sont essentiels à sa croissance. (Hasmik Mkrtchyan, avec Margarita Antidze; Bertrand Boucey pour le service français)