NEW YORK, 22 août (Reuters) - Une petite majorité d'Américains estiment que les monuments à la mémoire des confédérés sudistes pendant la guerre de Sécession doivent rester dans l'espace public, selon un sondage Reuters/Ipsos, alors que de nombreuses villes veulent les supprimer.

Après les violences qui ont eu lieu il y a un peu plus d'une semaine à l'occasion d'une manifestation organisée par des nationalistes blancs pour protester contre le déboulonnage d'une statue du général confédéré Robert E. Lee à Charlottesville, en Virginie, les municipalités s'interrogent sur le sort à réserver aux centaines de statues, plaques commémoratives et autres monuments érigés en mémoire des Etats confédérés pro-esclavagistes.

Les personnes interrogées du 18 au 21 août, sont 54% à estimer que les monuments confédérés doivent être maintenus à leur place tandis que 27% estiment qu'ils doivent être supprimés. Dix-neuf pour cent ne se prononcent pas.

Les républicains blancs sont en majorité favorables au statu quo, tandis que les démocrates et les minorités penchent pour la suppression.

Le rassemblement de Charlottesville avait attiré des membres du Ku Klux Klan, des néo-nazis et des suprémacistes blancs ainsi que des contre-manifestants de sensibilité progressiste. La situation a rapidement dégénéré. Une voiture conduite par un suprémaciste blanc a foncé sur les contre-manifestants, tuant une femme de 32 ans.

Trente et un pour cent des personnes interrogées par Reuters/Ipsos renvoient manifestants suprémacistes et contre-manifestants dos-à-dos, ce qui correspond grosso modo à la position, contestée, de Donald Trump. Le président a été critiqué jusque dans les rangs républicains pour ne pas avoir suffisamment condamné, selon ses détracteurs, les suprémacistes blancs de Charlottesville.

Vingt-huit pour cent des Américains considèrent les suprémacistes blancs comme les agresseurs et 10% estiment les contre-manifestants de gauche comme responsables. (Chris Kahn; Danielle Rouquié pour le service français)