Le taux de chômage en Russie a atteint un nouveau niveau record en juin et les salaires réels ont augmenté de 10,5 % en glissement annuel, ce qui prouve une fois de plus que le marché du travail est tendu, selon des données publiées mercredi.

Le taux de chômage est tombé à 3,0 % de la population active, contre 3,1 % un mois plus tôt. La croissance des salaires réels a été plus lente qu'en mai (13,3 %), mais reste bien supérieure aux prévisions des analystes (8,3 %).

Les pénuries de main-d'œuvre ont été aggravées par la mobilisation militaire de la Russie l'année dernière et par le fait que des centaines de milliers de personnes ont quitté le pays depuis le début de la guerre avec l'Ukraine, affectant particulièrement des secteurs tels que l'informatique.

Les entreprises de défense travaillent 24 heures sur 24 et les experts affirment que le secteur militaire a attiré des travailleurs d'autres secteurs de l'économie, les pénuries de personnel se faisant sentir dans l'industrie légère, les produits chimiques, l'alimentation et d'autres domaines.

Une meilleure nouvelle pour la banque centrale, l'inflation a ralenti à 0,03% contre 0,09% dans la semaine du 28 août.

L'inflation en Russie a commencé à se redresser en juin lorsque l'effet de base élevé de l'année dernière s'est dissipé, lorsque les prix ont augmenté à deux chiffres après que Moscou a lancé ce qu'elle appelle son "opération militaire spéciale" en Ukraine. La faiblesse du rouble a également fait grimper le prix des produits importés.

Le président Vladimir Poutine a abordé la question des risques inflationnistes croissants à deux reprises au cours du mois dernier, demandant au gouvernement et à la banque centrale de garder la situation sous contrôle.

La banque a relevé son taux directeur à deux reprises depuis la fin du mois de juillet, pour un total de 450 points de base, afin de tenter de stabiliser le rouble et de freiner l'inflation, promettant de poursuivre le cycle de resserrement de la politique monétaire si cela s'avère nécessaire.

Dans ses dernières prévisions, elle estime que l'inflation en 2023 se situera entre 5,0 et 6,5 %, contre 11,9 % l'année dernière, et qu'elle devrait revenir à son objectif de 4 % en 2024. (Reportage de Darya Korsunskaya, rédaction de Mark Trevelyan, édition de Gareth Jones, Kirsten Donovan)